Aujourd’hui le président français Macron entame un voyage à Pékin, où il sera accompagné par la présidente de la Commission von der Leyen.

  • “S’engager avec la Chine pour faire pression sur la Russie”, telle est la vision que le président français entend mettre en avant, et qu’il a annoncé partager avec le chancelier allemand Scholz. Selon Paris, la Chine est l’un des seuls pays qui peut faire basculer le conflit dans un sens comme dans l’autre. Des discussions économiques sont également au programme (il sera accompagné par une délégation composée d’une cinquantaine de chefs d’entreprise), alors que la Chine joue un rôle croissant dans le système financier mondial.
  • En effet, Fin février, après un an de neutralité ambigüe, le ministère chinois des affaires étrangères a, pour la première fois, publié un document détaillant la position de Pékin dans la guerre en Ukraine, en douze points : (1) Respecter la souveraineté de tous les pays. (2) Abandonner la mentalité de la guerre froide. (3) Cesser les hostilités. (4) Reprendre les pourparlers de paix. (5) Résoudre la crise humanitaire. (6) Protéger les civils et les prisonniers de guerre. (7) Assurer la sécurité des centrales nucléaires. (8) Réduire les risques stratégiques. (9) Faciliter les exportations de céréales. (10) Arrêter les sanctions unilatérales. (11) Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. (12) Promouvoir la reconstruction d’après-guerre.
  • Jeudi dernier, la présidente de la Commission a prononcé un discours majeur pour renouveler la vision des relations Chine-Union. Sur le plan intérieur, elle constate le renforcement du pouvoir personnel de Xi Jinping et du contrôle exercé par l’État du parti sur l’économie et la société. Sur la scène internationale, le partenariat sino-russe et la volonté de de la Chine de façonner l’ordre mondial viennent remettre en cause les intérêts européens. La Chine reste donc un “rival stratégique”. Mais cette rivalité doit cohabiter avec des partenariats. La Chine est devenue incontournable, en ce qui concerne la paix, le climat et le commerce international. 
  • Pour Song Luzhen, chercheur à l’Université de Fudan, la France pourrait bien représenter une exception dans le conflit qui se cristallise entre Chine et États-Unis. Son indépendance lui permettrait de dessiner une troisième voie, plus en adéquation avec les intérêts de Pékin.


Pour l’organisation Human Rights Watch, von der Leyen et Macron “devraient faire des droits humains une priorité lors de leur visite à Pékin”, en particulier à Hong Kong, au Tibet et dans le Xinjiang.

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