• ANP. La session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) a débuté à Pékin le week-end dernier. Vendredi 10 mars, Xi Jinping s’est vu élire à l’unanimité des 2980 membres de l’Assemblée président du pays pour un troisième mandat consécutif. D’importantes réformes ont également été adoptées dont la suppression d’environ 5 % du personnel travaillant dans les ministères et départements, l’octroi de plus de pouvoir au ministère de la Science et des Technologies ainsi que la création d’un « bureau national des données » chargé de coordonner le partage et le développement des données du pays.
  • Les autres annonces concernent la création d’un système de laboratoires nationaux pour orienter les ressources nationales vers les secteurs technologiques stratégiques, ainsi qu’un nouveau système de supervision et d’évaluation scientifique et de l’innovation. La Commission chinoise de régulation des banques et des assurances sera démantelée et remplacée par le Bureau national de supervision et de régulation financière. La Banque populaire de Chine (PBOC) fera également l’objet de réformes massives, qui vise principalement l’élimination des couches bureaucratiques.
  • Cible de croissance. Dans son rapport présenté devant l’Assemblée nationale populaire, le Premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé une cible de croissance « autour de 5 % » pour l’année 2023. Cet objectif est bien inférieur aux chiffres pré-pandémiques, qui n’étaient pas descendus en-dessous de 6 % depuis les années 1990.
  • Covid. Vendredi, 10 mars, les U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont mis fin aux tests Covid obligatoires pour les voyageurs en provenance de Chine1. Quelques jours plus tôt, mercredi 1er mars, les sénateurs américains votaient à l’unanimité en faveur d’une proposition demandant au directeur des services de renseignements américains de déclassifier des documents sur l’origine de la pandémie de Covid-19.
  • Contrôles d’exportations. En janvier, les États-Unis avaient conclu un accord sur les restrictions d’exportation de certaines technologies liées aux semi-conducteurs vers la Chine avec les Pays-Bas et le Japon, dont les détails n’avaient pas été rendus publics. Cette semaine, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a donné plus de précisions sur ces nouvelles mesures, mais celles-ci ne vont pas aussi loin que les restrictions américaines imposées en octobre2. En étendant les restrictions existantes concernant l’exportation vers la Chine de systèmes de lithographie en ultraviolets extrêmes (EUV) de dernière génération — vendus par ASML —, Amsterdam semble toujours vouloir autoriser la vente de systèmes de lithographie en ultraviolets profonds (DUV).
  • Banque mondiale. Selon The Economist Intelligence Unit, la voix de la Chine est sous-représentée à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), une organisation de la Banque mondiale qui fournit des prêts principalement à des États. Ainsi, la part de la Chine et de l’Inde dans le PIB mondial est inférieure à leurs droits de vote (correspondant au capital social de la Banque détenu par le membre), tandis que le Japon, l’Allemagne, l’Arabie saoudite et la Grande-Bretagne disposent d’une voix proportionnellement plus importante à leur contribution au PIB mondial3.
  • Approvisionnement en matières critiques. Le 14 mars, la Commission européenne devrait présenter sa stratégie pour les matières premières critiques, pilier central de sa nouvelle ambition industrielle. Pour les terres rares indispensables à la fabrication de technologies vertes — telles que la production d’énergie éolienne, le stockage de l’hydrogène ou les batteries —, l’Europe dépend aujourd’hui à 98 % de la Chine.
  • Fusion nucléaire. Selon un conseiller politique cité par Le Quotidien du peuple (人民日报, l’organe de propagande officiel du Comité central du Parti communiste chinois), Pékin cherche « à produire le tout premier KWh d’électricité par fusion nucléaire au monde », en concurrence directe avec les États-Unis4. En décembre dernier, des physiciens américains ont réussi à générer 2,5 mégajoules d’énergie en bombardant une pastille de plasma d’hydrogène avec le plus grand laser au monde, réalisant ainsi un gain énergétique net dans un réacteur à fusion nucléaire.
  • Index de liberté. Selon le rapport 2023 de l’ONG américaine Freedom House, la Chine figure parmi les 16 pays dont les scores en matière de droits politiques et de libertés civiles sont les plus faibles (aux côtés notamment du Myanmar, du Yémen ou de la Somalie)5.
  • Taïwan. Lundi 6 mars, le ministre de la Défense taïwanais Chiu Kuo-cheng a déclaré que l’Armée populaire de libération chinoise chercherait à entrer dans des zones proches de l’île de Taïwan (située à seulement 44 kilomètres des côtes chinoises)6. Cette déclaration corrobore les propos tenus mercredi devant le Congrès américain par la directrice du renseignement national des États-Unis, Avril Haines, qui a déclaré que « Xi Jinping allait probablement faire pression sur Taïwan et tenter de réduire l’influence des États-Unis dans les années à venir »7.
  • CO2. La Chine devrait devenir le premier émetteur historique mondial de CO2 d’ici 2050 si les tendances actuelles se poursuivent, dépassant ainsi les États-Unis (les émissions annuelles chinoises per capita ont quant à elles dépassé celles des Européens en 2013, et devraient se stabiliser dans les années à venir). Si la Chine est le principal émetteur au monde de CO2 depuis 2006, elle demeure toujours loin des pays européens et des États-Unis en termes d’émissions de CO2 cumulées depuis le XVIIIe siècle.