L’ancien président Donald Trump a annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024 le 16 novembre dernier, très en avance par rapport à la moyenne des candidats aux élections précédentes1. Il avait annoncé sa candidature le 16 juin 2015 en vue de l’élection de l’année suivante, soit sept mois plus tard que son annonce de novembre par rapport au calendrier électoral.

  • Trump a initialement été critiqué pour avoir annoncé trop tôt sa candidature, quelques jours seulement après la victoire en demi-teinte des Républicains lors des midterms qui ont arraché de peu la majorité à la Chambre, mais n’ont pas réussi à reprendre le Sénat.
  • Aucun des candidats potentiels à la primaire du Parti républicain n’a pour le moment annoncé sa candidature à la présidentielle. Si Ron DeSantis le fera probablement dès le mois de mai-juin, Mike Pence, Nikki Haley ou Chris Sununu devraient attendre le troisième trimestre 2023.

Il se sera écoulé plus de trois mois entre l’annonce de la candidature de Donald Trump et la tenue de sa première tournée de campagne au New Hampshire et en Caroline du Sud. Le premier de ces États est central en vue de l’élection présidentielle car c’est là où se tiennent les premières primaires — après le caucus de l’Iowa — ouvrant le processus d’investiture des candidats.

  • La primaire du New Hampshire offre un indicateur pertinent de l’opinion publique et du soutien accordé à chaque candidat.
  • Dans l’histoire récente, le vainqueur de la primaire dans le New Hampshire remporte quasi-systématiquement la nomination du Parti républicain pour l’élection présidentielle. Il faut remonter à 2000 pour que John McCain, qui avait remporté la primaire dans l’État, perde lors de la Convention nationale contre George W. Bush.

Or, si Donald Trump avait remporté 84,4 % des voix lors de la primaire républicaine de l’État en 2020 — battant ainsi le record de Bill Clinton de 1996 —, contre seulement 9,01 % pour Bill Weld et moins d’1 % pour les autres candidats, le scénario pour 2024 semble être beaucoup plus incertain. Dans un sondage de l’Université du New Hampshire conduit en janvier 2023, les électeurs républicains de l’État voteraient à 42 % pour Ron DeSantis, contre 30 % pour Donald Trump2.

Contrairement à DeSantis — qui ne s’est que très peu exposé au niveau national jusqu’à maintenant —, la crédibilité de Trump a été entachée lors de l’élection du speaker de la Chambre des représentants. Kevin McCarthy, qui dispose du soutien public de Trump, a dû attendre le 15ème scrutin pour décrocher la présidence malgré les appels répétés de l’ancien président aux sénateurs ayant décidé de rompre la ligne du Parti3.

  • Le meeting de Trump au New Hampshire n’a généré que peu d’engouement en comparaison avec 2016 et 2020.
  • La présence de son opposant non-déclaré, Ron DeSantis, était quant à elle prégnante. Une figurine taille réelle du gouverneur de Floride avait été déposée à l’entrée du meeting, tandis que le Comité d’action politique (PAC) « Ron to the Rescue » en faveur d’une candidature DeSantis y avait installé un stand4.
Sources
  1. Kati Perry, « When do presidential candidates announce ? Trump’s 2024 bid comes early », The Washington Post, 17 novembre 2022.
  2. Sean P. McKinley, J. Mitchell Scacchi, Zachary S. Azem et Andrew E. Smith, « DeSantis opens lead over Trump in New Hampshire in race for 2024 GOP nomination », The Granite State Poll, 26 janvier 2023.
  3. Maggie Haberman, « After Dramatic 14th Vote, Trump Calls Holdouts Who Refused to Back McCarthy », The New York Times, 7 janvier 2023.
  4. Josh Kraushaar, « Trump’s sleepy start to 2024 », Axios, 29 janvier 2023.