Le Sénat aux Démocrates, la Chambre aux Républicains : les États-Unis ingouvernables ?

Au Sénat la semaine dernière comme à la Chambre des représentants cette semaine : il n’y aura finalement pas eu de vague rouge.

• Avec la victoire démocrate en Arizona et au Nevada lors des élections sénatoriales, le parti de Joe Biden dispose d’une majorité à la chambre haute.
• S’il faudra attendre le 6 décembre pour que le siège de l’État de Géorgie soit attribué à l’issue d’un second tour (aucun candidat n’ayant dépassé le seuil des 50 % lors du premier), la voix de Kamal Harris assure de facto une majorité aux Démocrates.

À la Chambre des représentants, 7 sièges sont encore en jeu le 17 novembre à 15h. Les résultats définitifs devraient être connus dans les prochains jours.

• Une chose est certaine : avec la victoire de Mike Garcia dans le 27ème district de Californie hier, le GOP a atteint le seuil des 218 sièges lui assurant une majorité.
• Les résultats sont toutefois décevants pour le Parti républicain. 
• Seuls les résultats finaux permettront de voir de quelle marge ces derniers disposent, mais celle-ci devrait être mince, bien loin de ce qui était annoncé sur Fox News et dans les médias conservateurs.

Une victoire demeure toutefois une victoire, et avec celle-ci les Républicains disposeront d’une marge de manœuvre pour bloquer les législations démocrates, les négociations sur le plafond de la dette ou bien le financement du gouvernement fédéral. Ils auront également le pouvoir de lancer des enquêtes visant le président démocrate — et son fils Hunter.

Selon les dernières projections du Washington Post, le nombre total de sièges à la Chambre devrait être de 223 — soit une majorité de seulement cinq voix¹.

• Mardi, le représentant républicain de Californie Kevin McCarthy a remporté la nomination du Parti pour devenir le prochain président de la Chambre (avec une écrasante majorité de 188 voix pour et 31 voix contre)².
• Ce vote ne lui assure toutefois pas la présidence. Lors du vote qui se déroulera à l’ouverture du 118ème Congrès, en janvier prochain, McCarthy devra s’assurer du soutien de 218 représentants.
• L’aile droite du Parti républicain à la Chambre a longtemps cherché à affaiblir le potentiel futur speaker, et jouera de la faible majorité républicaine pour obtenir des concessions.
• Pour s’assurer la majorité lors des votes, le Parti républicain devra composer avec une aile droite aux positions extrêmistes sur certains sujets sociétaux.

McCarthy a laissé entendre que l’une des premières priorités des Républicains à la Chambre sera de travailler à renforcer la production d’énergie sur le territoire américain et à sécuriser la frontière avec le Mexique pour y limiter le nombre de franchissements³. Si ces lois passent la Chambre, il y a peu de chances que ce soit le cas au Sénat. Une situation susceptible de se répéter de nombreuses fois jusqu’aux élections de 2024.