En octobre 2022, le Programme des Nations unies pour le Développement identifiait 54 pays en développement qui connaissent de « graves problèmes d’endettement »1

  • Ce groupe représente 3 % du PIB mondial mais 18 % de la population de la planète ainsi que la moitié des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté extrême dans le monde.
  • Les pays d’Afrique subsaharienne sont les plus représentés (24 pays), suivis par l’Amérique latine et les Caraïbes (10 pays).

Parmi ce groupe de pays figurent 28 des 50 pays considérés comme les plus vulnérables  au changement climatique. Selon le Fonds monétaire international, cette vulnérabilité a des effets négatifs directs sur la solvabilité des États, le coût des emprunts ainsi que les risques de faire défaut sur leurs dettes souveraines2.

Depuis que la Zambie a fait défaut sur sa dette en 2021 — résultant d’une convergence entre les conséquences économiques du Covid et une chute des prix du cuivre, son principal produit d’exportation —, le Liban, le Sri Lanka et le Ghana mais également la Russie et le Belarus n’ont pas pu honorer leurs échéances de paiement3.

Les dettes des États à revenus faibles et modérés sont principalement détenues par des acteurs privés ou bien par des institutions multilatérales.

  • La part des dettes détenues par d’autres pays (principalement membres du Club de Paris ou par la Chine) ne constituaient qu’environ 15 % du total en 2021.
  • La valeur des dettes détenues par la Chine a considérablement augmenté au cours des 10 dernières années, particulièrement dans les pays africains et asiatiques.

Les risque de défaut de paiement sont exacerbés par des facteurs conjoncturels : la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie mais également par la dépréciations des devises par rapport au dollar américain (ce qui était le cas pour 88 pays en novembre 2022).

Surtout, les dettes détenues par des acteurs privés sont soumises à d’importants risques de spéculation et sont généralement plus difficiles à négocier en cas de difficultés de paiement car sujettes à d’importantes fluctuations de prix. Afin d’alléger le poids de la dette, le Fonds monétaire international considère comme « critique » que les créanciers privés mettent en oeuvre des allègements comparables aux initiatives mises en place par le G20 : Service Suspension Initiative (DSSI) puis Common Framework for Debt Treatment4.

Sources
  1. Avoiding ‘Too Little Too Late’ on International Debt Relief, Programme des Nations unies pour le Développement, 11 octobre 2022.
  2. Serhan Cevik et João Tovar Jalles, « Why Climate Change Vulnerability Is Bad for Sovereign Credit Ratings », Fonds monétaire international, 17 février 2021.
  3. Homi Kharas et Charlotte Rivard, « Debt, Creditworthiness and Climate. A new Development Dilemma », Brookings Institution Center for Sustainable Development, Working Paper #180, décembre 2022.
  4. Kristalina Georgieva et Ceyla Pazarbasioglu, « The G20 Common Framework for Debt Treatments Must Be Stepped Up », Fonds monétaire international, 2 décembre 2021.