Lors de la dernière réunion entre l’Union et les États des Balkans qui s’était tenue en juin, les dirigeants européens avaient exprimé leur « soutien sans ambiguïté à l’intégration des Balkans occidentaux dans l’Union européenne » — réitéré lors du sommet d’aujourd’hui. Cependant, si le statut de candidat officiel a été octroyé à la Moldavie et l’Ukraine en juin dernier, il n’y a eu aucune avancée quant à l’intégration des Balkan depuis.

Plusieurs points centraux ont été à l’agenda du jour.

Poussés par l’insécurité alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, un nombre important de demandeurs d’asile se pressent aux frontières de l’Union.

  • Hier, la Commission a publié un Plan d’action européen sur les Balkans occidentaux « visant à renforcer le soutien de l’UE aux États confrontés à une pression migratoire accrue le long des routes des Balkans occidentaux »1.

Celui-ci met en avant 20 mesures concentrées autour du renforcement de la gestion des frontières extérieures de l’Union. 

  • Il vise à renforcer la coopération en matière de réadmission et de retours, de procédures d’asile, l’harmonisation des politiques en matière de visa et dans la lutte contre le trafic de personnes2.
  • Depuis le début de l’année, près de 140 000 personnes ont franchi illégalement les frontières de l’Union à partir de la route des Balkans, soit trois fois plus qu’en 2021.

La déclaration publiée à l’issue du sommet reconnaît l’urgence de l’alignement des pays des Balkans sur la politique européenne en matière de visas. Si aucun accord n’a été conclu aujourd’hui, l’Union s’engage à approfondir la « coopération mutuelle en matière de retours, y compris en concluant des accords de réadmission avec les principaux pays d’origine »3.

  • Entre autres, en marge du Sommet, l’Union a signé une déclaration avec les opérateurs de télécommunication des Balkans occidentaux qui conduira à réduire les coûts d’itinérance entre les États-membres et les pays des Balkans d’ici octobre 2023. À terme, l’accord concernant une feuille de route régionale pour l’itinérance aux tarifs nationaux vise à supprimer complètement ces frais.

En matière stratégique, si la Serbie a aligné ses votes aux Nations unies sur ceux des Européens quant à la condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’influence russe dans la région est toujours un point d’attention important.

  • L’an dernier, Belgrade avait conduit des exercices militaires conjoints avec Moscou, qui lui fournit des avions de chasse Mig-29.
  • La Serbie a signé un contrat sur trois ans avec Gazprom en mai dernier afin de s’assurer des prix plus avantageux, notamment pendant l’hiver.
  • Belgrade dépendant entièrement de la Russie pour ses approvisionnements en gaz et considère que s’aligner sur les sanctions européennes serait « désastreux » pour la Serbie4.

L’influence de la Chine est également un aspect sensible pour les 27. Selon le Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), la Chine investit depuis 2013 dans 136 projets dans les Balkans — dont 61 en Serbie —, la plupart dans le cadre des Nouvelles routes de la soie5.

Sources
  1. EU Action Plan on the Western Balkans, Commission européenne, 5 décembre 2022.
  2. Migration routes : Commission proposes Action Plan for cooperation with Western Balkans to address common challenges, Commission europeénne, 5 décembre 2022.
  3. Tirana Declaration, 6 décembre 2022.
  4. « Vucic Says Serbia Secures Gas Deal With Russia Following Phone Talks With Putin », RadioFreeEurope, 29 mai 2022.
  5. China in the Balkans, Balkan Investigative Reporting Network.