La production d’électricité en France repose largement sur l’énergie nucléaire. En 2021, le nucléaire représentait 69,11 % de la production totale, suivi par les sources renouvelables — principalement hydraulique, solaire, bioénergies — qui en assuraient autour de 20 %.

Cette année la génération d’électricité à partir de nucléaire a baissé numériquement et proportionnellement dans le mix électrique français.

  • Au mois de novembre, entre le 17 et le 24, 61,6 % de l’électricité française était produite par du nucléaire.
  • Si cette proportion est remontée dernièrement (65,20 % entre le 24 novembre et le 1er décembre), il demeure en-dessous de la moyenne de 2021.
  • En termes numériques, la France produit presque 30 % de térawattheures en moins d’électricité à partir du nucléaire par rapport aux cinq années précédentes.

La France est le pays qui dispose du plus de réacteurs nucléaires en Europe (56 au total, répartis dans 18 centrales). Celles-ci, mises en service pour la plupart au cours des années 1980, sont vieillissantes et nécessitent des opérations de maintenance régulières — les deux réacteurs de la centrale de Belleville, la plus vieille encore en opération, ont connu en moyenne 127 opérations de maintenance depuis leur mise en service.

En ce moment, 22 réacteurs sont en maintenance pour réparations.

  • Celles-ci s’expliquent principalement par la corrosion de certains tuyaux utilisés pour le refroidissement des réacteurs, ou bien par la découverte de fissures.
  • EDF, chargé des opérations dans les centrales françaises, prévoit toutefois une remise en service d’ici janvier 2023.

Ces maintenances ont un impact direct sur la production d’électricité en France, mais également sur les flux d’électricité transfrontaliers. Ceux-ci — qui diffèrent des échanges commerciaux — correspondent aux flux d’électricité réels qui circulent le long des interconnexions, mises en place pour la plupart en Europe au cours des années 1990.

Au cours d’une année-type, plus de 15 % de l’électricité européenne est échangée entre les pays. Seulement, cette année — en raison de l’indisponibilité d’un grand nombre de réacteurs nucléaires —, la France a perdu son statut de principal exportateur d’électricité en Europe, et importe de plus en plus d’électricité espagnole et allemande, tandis que ses exportations diminuent.

La baisse de la consommation d’électricité anticipée par RTE — le gestionnaire de réseau de transport français —  « n’est pas de nature à compenser la baisse prévisible de la production nucléaire »1.

  • Les tensions sur le secteur de l’électricité en France cet hiver dépendront principalement de la météo, des températures et du vent. Durant les jours de grand vent, les 8 000 éoliennes françaises peuvent assurer près de 30 % de la production d’électricité (environ 8 % de la consommation nationale en 2020).
  • Si RTE n’en est qu’à son troisième niveau de vigilance (sur 5) pour le mois de décembre, le gouvernement Borne prépare les préfets à des coupures de courant volontaires cet hiver afin de relâcher les tensions sur le réseau.