Le candidat du Parti démocrate slovène et ancien ministre des Affaires étrangères, Anže Logar, était arrivé en tête du premier tour le 23 octobre dernier.

  • Anže Jogar avait obtenu 34 % des suffrages exprimés, en tête par rapport à la candidate sans étiquette Nataša Pirc Musar (26,9 %). 
  • L’élection présidentielle de 2022 a bien plus mobilisé les électeurs slovènes qu’en 2017. La participation au second tour de l’élection de 2022 est estimée à 53 %, soit 11 points de plus que lors de la précédente élection.

Réunissant 53,86 % des suffrages, Nataša Pirc Musar a pourtant réussi à reprendre le dessus lors du second tour.

  • Elle devient ainsi la cinquième présidente de la Slovénie depuis l’indépendance du pays en 1991, et la première femme à gouverner le pays.
  • Bien que son adversaire ait fini en tête au premier tour, les sondages ont rapidement donné Musar favorite pour le second tour, notamment grâce au soutien des électeurs de l’actuel Premier ministre.

La victoire de Musar renforce le bloc centriste majoritaire au Parlement après sa victoire aux élections législatives du 24 avril dernier. Après avoir poussé l’ancien Premier ministre Janez Janša (accusé d’atteinte à l’État de droit) à démissionner en juin, les Slovènes ont une nouvelle fois barré la route au Parti démocrate slovène en élisant sa rivale, soutenue au second tour par le parti du gouvernement de Robert Golob.

  • Nataša Pirc Musar avait fait campagne en insistant sur le respect des droits de l’homme, de l’État de droit et de l’État-providence. 
  • Son style était en opposition radicale avec celui de Logar, ancien ministre de Janša, qui mettait l’accent sur des valeurs beaucoup plus conservatrices, dans un pays largement catholique.

La nouvelle présidente se veut plus offensive dans sa participation au débat public que son prédécesseur qui, bien que connu pour sa popularité sur Instagram, est rarement intervenu au cours de son mandat. Musar a quant à elle indiqué qu’elle n’aura pas peur de s’exprimer pour donner son opinion dans les débats politiques à venir.

Le candidat de la droite populiste Logar paye ainsi le prix pour ne pas avoir suffisamment pris ses distances avec son ancien chef de parti, Janez Janša, souvent qualifié de « mini Orbán » en raison de sa proximité avec le Premier ministre hongrois.

  • La victoire de Musar ne signifie pas pour autant que les Slovènes ont tourné la page de la droite populiste.
  • Avec plus de 46 % des suffrages exprimés et 27 sièges au Parlement, le Parti démocrate slovène demeure la principale force d’opposition au Mouvement pour la Liberté de Robert Golob.