• Janez Janša, leader du Parti démocratique slovène (droite populiste, PPE), concourait pour un 4ème mandat face au jeune parti « Mouvement Liberté » de Robert Golob (centre-gauche, non affilié à un parti européen), l’ancien PDG de l’entreprise énergétique nationale GEN-I. Le Mouvement Liberté est un jeune parti vert qui a récemment été repris par Robert Golob et qui a réussi à le hisser en véritable force d’opposition face à Janša pour ces élections.
  • Si en France ce second tour de la présidentielle a vu l’abstention atteindre des niveaux inégalés depuis 1969, la Slovénie a connu un taux de participation inédit depuis des années. À 16h le 24 avril, le taux de participation atteignait 50 %, soit près de 15 points de plus qu’aux dernières élections de 2018.
  • Alors que les sondages annonçaient des élections très serrées entre le Mouvement Liberté et le Parti démocratique slovène (la dernière semaine avant les élections les sondages slovènes annonçaient un écart entre les deux partis de 1 à 3 point de pourcentage maximum), le Mouvement Liberté a gagné confortablement face au Parti démocratique slovène en comptabilisant 34,5 % des suffrages contre 23,6 % pour le Parti démocratique slovène. 
  • Aucune estimation n’avait prédit cet écart entre les deux candidats, ce qui rend la victoire du Mouvement Liberté encore plus inattendue. Avec ces scores, Golob permet à son parti de remporter un peu plus de 40 sièges sur les 90 que compte le parlement slovène, ce qui va obliger le Mouvement Liberté à faire coalition avec d’autres partis de gauche et de centre-gauche. Les autres partis plus traditionnels de gauche et de droite ont tous enregistré un recul significatif dans le nombre de voix reçus. Le Parti social-démocrate (S&D) passe de 9 % à 6 % tandis que le parti de centre-droit Réunissons la Slovénie (PPE) passe de 15 % à 3,4 %.
  • Pour gouverner, Golbo devra compter sur des soutiens et devra donc faire entrer d’autres partis dans son gouvernement. Il est très probable que le Mouvement Liberté s’appuie sur le Parti social-démocrate et sur le Parti de Gauche (LEFT) pour obtenir le nombre de sièges suffisant pour gouverner. Les négociations à venir seront donc cruciales dans la formation du futur gouvernement slovène.
  • Janez Jansa, parfois surnommé le “Petit Orban » était un fervant admirateur du modèle illibéral de son homologue Viktor Orban bien que ce doit dernier soit un fervant opposant à la politique étrangère de Vladimir Poutine et qu’il s’était rendu à Kiev alors qu’elle était assiégée par les forces russes. Sa défaite face au Centre-gauche isole un peu plus Viktor Orban au sein de l’Union, et il devra compter sur un soutien de moins dans ces affrontements avec les institutions européennes sur le respect de l’état de droit et la défense des minorités.
  • Si la droite populiste européenne enregistre avec la présidentielle française et les législatives slovènes deux défaites dans la même soirée, il ne faut pas pour autant en conclure que le Parti démocratique slovène est hors-jeu. Avec 23,6 % et environ 274,000 voix, Janez Jansa est parvenu à réunir en nombre de voix, le plus grand nombre de voix depuis que son parti se porte candidat aux élections. La droite populiste slovène a donc encore un avenir devant elle, malgré la défaite.