Le chancelier allemand a justifié la nécessité de se rendre en Chine par les transformations des relations bilatérales qu’impliquent les conclusions du 20e Congrès du PCC. 

  • Dans une tribune publiée ce matin dans Politico, Scholz a écrit : « C’est précisément parce que le business as usual n’est plus une option dans ces circonstances que je me rends à Pékin »1.
  • Ainsi, le chancelier allemand a pris note du tournant idéologique consacré par le 20e Congrès. Celui-ci évoque un retour au marxisme-léninisme qui occupe « désormais un espace beaucoup plus large. La Chine change, la façon dont nous la traitons doit également changer ».

Les relations avec la Chine représentent un enjeu commercial conséquent pour l’Allemagne. 

  • Scholz reconnaît qu’il ne peut se passer de Pékin en tant que partenaire commercial, l’Allemagne ayant importé près de 150 milliards d’euros de biens et services chinois en 2021.
  • Le chancelier allemand considère que la stratégie chinoise d’« autonomie nationale » a des conséquences pour ses partenaires commerciaux, Xi poursuivant une stratégie visant à développer le marché domestique tout en rendant les entreprises internationales dépendantes de la Chine.

L’annonce de cette visite a suscité une nouvelle salve de critiques de la part des alliés européens de Berlin, une semaine seulement après la décision controversée d’avoir laissé la Chine renforcer sa présence dans le port de Hambourg.

  • Reinhard Bütikofer, membre des Verts allemands au Parlement européen, a qualifié le voyage du chancelier comme étant « probablement la visite la plus controversée dans le pays au cours des 50 dernières années »2.
  • À l’extérieur, Scholz est critiqué pour sa décision de se rendre en Chine sans autres dirigeants européens à ses côtés, alors qu’Emmanuel Macron avait suggéré un voyage commun à Pékin — qui ne s’est finalement pas concrétisé.

Olaf Scholz a rejeté ces critiques, affirmant avoir organisé « étroitement » son voyage en concertation avec ses partenaires européens et américain. Il a insisté : « Si je me rends à Pékin en tant que chancelier fédéral allemand, je le fais aussi en tant qu’Européen ».

Lors de cette visite, le chancelier allemand abordera également les grandes crises actuelles — et notamment l’Ukraine.

  • Scholz a exprimé le souhait que Xi soit plus ferme dans son opposition à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, notant qu’« au début de l’année, la Chine a exprimé une opposition claire à la menace d’utilisation d’armes nucléaires ». 
  • Suite au 20e Congrès du Parti, la Chine a réaffirmé son soutien à la Russie par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, au cours d’une discussion téléphonique avec son homologue.
Sources
  1. Olaf Scholz, « We don’t want to decouple from China, but can’t be overreliant », Politico, 3 novembre 2022.
  2. « Germany’s Scholz defends China trip amid controversy », DW, 3 novembre 2022.