Ce rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie est le premier faisant état d’un pic ou d’un plateau de la demande mondiale de combustibles fossiles. La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine ainsi que les sanctions qui s’ensuivent ont contribué à remanier l’ordre énergétique mondial1.

  • L’invasion de l’Ukraine est plus susceptible d’accélérer plutôt que de ralentir la transition énergétique mondiale au profit d’énergies renouvelables.
  • D’autres acteurs, comme l’OPEP+ récemment, ont également annoncé réduire leur production d’hydrocarbures afin de s’adapter à la baisse globale de la demande provoquée par les signes de ralentissement de l’économie.

Les pays européens mais également le Japon, la Chine ou l’Inde prévoient d’investir massivement au cours des prochaines années pour se détacher des hydrocarbures dont les prix ont explosé dernièrement. Au total, les investissements dans les énergies renouvelables devraient atteindre 2 000 milliards de dollars par an en 2030 — soit une augmentation de 50 % par rapport aux niveaux actuels.

Une des conséquences directes de la guerre a été l’augmentation de la demande d’énergies fossiles pour produire de l’électricité, afin de faire face aux pénuries de gaz naturel. Selon l’agence, cet effet sera temporaire — et de courte durée.

Si le rapport adopte un ton plutôt optimiste quant aux capacités des États à investir massivement dans les énergies renouvelables afin de limiter les effets du réchauffement climatique, ces efforts pourraient ne pas être suffisants. 

Pour atteindre les objectifs en matière d’émissions de CO2 pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C fixés par l’Accord de Paris, environ 4 000 milliards de dollars (soit le double prévu par l’agence) dans les énergies renouvelables sont requis selon Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie.

  • Selon plusieurs experts cités par le New York Times, le déploiement rapide de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes a eu pour effet de limiter l’augmentation des émissions de CO2 à 1 % cette année, tandis que les projections initiales prévoyaient une augmentation trois plus importantes2.
  • Si la guerre a eu pour effet de contraindre les États à investir massivement dans le renouvelable, les plans mis en place pour limiter les effets de l’inflation sur les consommateurs ont coûté 500 milliards de dollars au total.
  • Dans moins de deux semaines, les dirigeants mondiaux se réuniront à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour la COP 27
Sources
  1. World Energy Outlook 2022, Agence internationale de l’énergie, 27 octobre 2022.
  2. Brad Plumer, « War in Ukraine Likely to Speed, Not Slow, Shift to Clean Energy, I.E.A. Says », The New York Times, 27 octobre 2022.