• Lors d’une réunion ministérielle qui s’est tenue hier, associant les 13 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ainsi que 10 grands pays producteurs (composant la formation connue sous le nom d’OPEP+), les ministres de l’Énergie ont pris la décision de réduire leur production de barils par jour de 2 millions, soit une baisse d’environ 2 % de la production globale de pétrole1.
  • Si le prix du baril de Brent est désormais à des niveaux inférieurs par rapport à février dernier, cette décision est susceptible de le faire augmenter à nouveau. À la suite de la réunion, le prix du baril de Brent a enregistré une hausse de 1,5 %, le ramenant à son niveau de mi-septembre.
  • Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de l’OPEP+, le ministre saoudien de l’Énergie Abdulaziz bin Salman, a annoncé que cette décision anticipatrice était en accord avec des signes de ralentissement de l’économie mondiale, susceptibles d’entraîner une baisse de la demande de pétrole — et donc des prix3.
  • À un mois des élections de mi-mandat, cette décision risque de nuire à l’administration démocrate car elle remet en cause l’idée qui consistait à ce que Washington ferme les yeux sur certaines violations des droits humains au Moyen-Orient en échange d’un alignement de la position des pays du Golfe sur celle des États-Unis en matière d’énergie. Cette baisse de la production, qui profitera indirectement à la Russie, fragilise l’agenda international de Biden.
Sources
  1. 33rd OPEC and non-OPEC Ministerial Meeting, Organisation des pays exportateurs de pétrole, 5 octobre 2022.
  2. Ahmad Ghaddar, Alex Lawler et Rowena Edwards, « OPEC+ agrees deep oil production cuts, Biden calls it shortsighted », Reuters, 5 octobre 2022.
  3. Herman Wang et Rosemary Griffin, « OPEC+ chops oil quotas, in another snub to the US, as White House threatens retaliation », S&P Global, 5 octobre 2022.