• Lors de la dernière mise à jour de ses perspectives économiques mondiales en juin dernier, l’OCDE prévoyait déjà une croissance plus faible qu’attendue en 2022 et en 2023. Ces évolutions sont la conséquence directe de la guerre en Ukraine et des restrictions sanitaires mises en place en Chine depuis le mois de mars. Surtout, la guerre a entraîné une hausse substantielle des prix de l’énergie et de l’alimentation, aggravant nettement les tensions inflationnistes à un moment où le coût de la vie progressait déjà rapidement dans tous les pays.
  • Ainsi, la croissance mondiale avait déjà été revue à la baisse pour 2023 par rapport aux données publiées en décembre 2021. En moins d’un an — depuis décembre dernier —, celle-ci est passée de 3,24 % à 2,19 %. En regardant pays par pays, toutes les estimations ont été revues à la baisse pour les pays occidentaux de la zone euro et pour les États-Unis. Dans le meilleur des cas, comme pour la Chine, les estimations sont inchangées ou varient très peu. 
  • Même si les stocks de gaz de l’Union européenne sont aujourd’hui remplis à près de 90 % de leurs capacités, il est possible que si les États membres n’arrivent pas à réduire leur consommation, leurs stocks pourraient s’avérer insuffisants pour garantir la demande. Dans son scénario le plus pessimiste — qui pourrait se produire si les déficits d’offre augmentent, que les approvisionnements non-russes en provenance de pays hors Union européenne ne se concrétisent pas ou si la demande de gaz augmente —, l’OCDE estime que les réserves de gaz de l’UE pourraient être vides en mars 2023.
  • Compte tenu des effets importants des politiques monétaires austères opérées par les banques centrales, l’inflation globale devrait culminer ce trimestre-ci dans la plupart des grandes économies avant de refluer fin 2022 et tout au long de 2023. Cela dit, l’inflation annuelle restera nettement supérieure aux objectifs des banques centrales presque partout en 2023. Les projections prédisent que les taux directeurs de la FED, de la BCE et de la Banque d’Angleterre dépasseront les 4 % pour ces trois banques centrales.
  • Les États-Unis, qui ont commencé à resserrer le plus tôt leur politique monétaire, devraient parvenir à ramener l’inflation vers leur objectif plus rapidement que la zone euro ou le Royaume-Uni. En revanche, compte tenu de la récente flambée des prix de l’énergie dans l’ensemble de l’économie, l’inflation globale comme l’inflation sous-jacente devraient rester élevées dans une grande partie de l’Europe.
  • Dans les grandes économies de marché émergentes, le tableau de l’inflation est très inégal. Alors qu’elle est faible et stable en Chine, le Brésil et le Mexique connaissent de fortes tensions inflationnistes qui devraient malgré tout s’affaiblir en 2023 d’environ un tiers pour revenir vers les objectifs fixés, une fois que les hausses des taux directeurs produiront leurs effets.