• Ce sommet, inédit dans l’histoire de la région, a été convoqué par Joe Biden pour répondre à l’activisme chinois dans le Pacifique. Il s’agit d’un nouvel effort des États-Unis pour renforcer ses liens avec une région centrale dans la compétition qui oppose Washington à Pékin, quelques semaines après le lancement du Cadre économique Indo-Pacifique pour la prospérité.
  • La déclaration en 11 points du partenariat américano-pacifique — qui a fait l’objet d’une fuite — reste cependant très générale, basée sur des principes d’engagement tels que le renforcement du régionalisme dans le Pacifique, la lutte contre la crise climatique, la promotion de la croissance économique, la sécurité maritime et le maintien de la paix1.
  • Le projet américain diffère donc nettement du vaste et très détaillé accord régional sur l’économie et la sécurité que la Chine a présenté à 10 pays du Pacifique plus tôt cette année, témoignant des ambitions grandissantes de Pékin dans la région. Finalement rejetée par les dirigeants du Pacifique, la Chine s’engageait sur des sommes d’argent et une présence militaire encore plus importante, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de l’entraînement militaire.
  • Selon des documents confidentiels vus par The Guardian, les îles Salomon auraient déjà refusé de signer l’accord proposé par Washington. Les ambassadeurs de Palau et des Îles Marshall auraient quant à eux envoyé une lettre à Kurt Campbell, coordinateur de Biden pour l’Indo-Pacifique, pointant du doigt l’aide financière et climatique insuffisante accordée par les États-Unis2.
  • Au-delà du soutien financier, c’est bien l’impact dévastateur de la crise climatique dans le Pacifique qui est le point essentiel de ce sommet. Un rapport alarmiste de la Banque mondiale3datant de l’an dernier a révélé que 40 % des bâtiments de Majuro, la capitale des Îles Marshall, pourraient être inondés et que des îles entières disparaîtraient.
  • La semaine dernière, à la tribune de l’ONU, le dirigeant de la Micronésie avait déjà appelé à la responsabilité des États-Unis et de la Chine de « considérer le réchauffement climatique comme une question apolitique et non concurrentielle afin de résoudre la crise du changement climatique ».
Sources
  1. Brian Harding et Camilla Pohle-Anderson, « Why is Biden Hosting the First U.S-Pacific Islands Summit Now ? », United States Institute of Peace, 26 septembre 2022.
  2. Kate Lyons, « US Pacific summit faces rocky start as island leaders reject Washington’s offers », The Guardian, 28 septembre 2022.
  3. Banque Mondiale, Marshall Islands : New Climate Study Visualizes Confronting Risk of Projected Sea Level Rise, 29 octobre 2021