• L’IPEF (Indo-Pacific Economic Framework ou Cadre économique Indo-Pacifique pour la prospérité) est un cadre partenarial qui rassemble les États-Unis ainsi que 13 autres États de la région Indo-Pacifique dont le Japon, l’Inde, la Corée du Sud et l’Australie. Il est articulé autour de 4 thèmes : le commerce équitable et résilient ; la résilience des chaînes d’approvisionnement ; les infrastructures, l’énergie propre et la décarbonation ; l’imposition et la lutte contre la corruption1.
  • L’objet du sommet qui s’ouvre aujourd’hui consiste à lancer officiellement les négociations sur ces thèmes, faisant suite à des discussions assez vagues jusqu’à l’heure. Sous les auspices de la Secrétaire au Commerce Gina Raimondo et de la Représentante des États-Unis pour le Commerce extérieur, Katherine Tai, les membres de l’IPEF espèrent ainsi « identifier les futures règles du commerce mondial d’ici fin 2023 ».
  • Derrière ce slogan un peu flou se trouve un objectif crucial pour l’administration Biden : contrer l’influence de la Chine dans la région et apporter une alternative occidentale au Partenariat économique régional global (RCEP), l’accord commercial chinois entré en vigueur le 1er janvier 2022.
  • Dès l’annonce du lancement de ce forum, Pékin a fait savoir, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin, que la Chine considérait cette initiative comme une tentative de « politisation et l’idéologisation » des questions économiques, en l’absence d’objectifs clairs énoncés par Washington.
  • Si les deux partenariats entrent directement en concurrence, la Maison-Blanche a toutefois pris soin de répéter à de multiples reprises que l’IPEF n’était pas conçu pour « forcer les partenaires commerciaux à choisir entre les États-Unis et la Chine »2. La sortie des États-Unis de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) par Donald Trump en janvier 2017 — la première fois que le pays se retirait d’un accord qu’il avait initié — avait entaché la fiabilité ainsi que la crédibilité du pays que l’administration Biden souhaite désormais retrouver en se présentant comme un partenaire digne de confiance.
  • Dans son discours détaillant la doctrine chinoise de l’administration Biden, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, expliquait que l’IPEF « renouvelle le leadership économique américain mais l’adapte au XXIe siècle en abordant des questions de pointe comme l’économie numérique, les chaînes d’approvisionnement, les énergies propres, les infrastructures et la corruption. Une douzaine de pays, dont l’Inde, ont déjà adhéré. Ensemble, les membres de l’IPEF représentent plus d’un tiers de l’économie mondiale ».