• Ce qui structure et guide les grandes orientations du discours c’est le soutien inconditionnel à l’Ukraine. Une annonce importante incarne cette dimension : alors que la contre-offensive ukrainienne montre des avancées qui pourraient constituer un tournant dans la guerre, Ursula von der Leyen a annoncé se rendre à Kyiv ce vendredi – pour la troisième fois depuis le début de la guerre – afin d’échanger en détails avec Volodymyr Zelensky des moyens pour « garantir l’accès de l’Ukraine au marché unique, et vice-versa ».
  • Ursula von der Leyen était très attendue sur la question énergétique, et en particulier sur l’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, opérant nécessairement la conversion de l’action climatique de l’Union en une « écologie de guerre ». 
  • Une annonce phare de ce discours liée aux mesures énergétiques est la création prochaine d’une Banque européenne de l’hydrogène, dans le cadre du plan REPowerEU. Celle-ci permettra de garantir l’achat d’hydrogène et promet aussi un investissement de 3 milliards d’euros pour construire le futur marché de l’hydrogène en Europe. L’objectif affiché est de produire dix millions de tonnes d’hydrogène renouvelable dans l’Union chaque année d’ici  2030. La présidente de la Commission a également annoncé une future révision de l’architecture du marché européen de l’électricité, avec un découplage des prix du gaz et de l’électricité. 
  • Suivant la feuille de route émise par les ministres européens de l’énergie à la suite du Sommet extraordinaire qui s’est tenu vendredi dernier, la présidente de la Commission a proposé un plafonnement des recettes des producteurs d’énergie qui ont des faibles coûts de production. Celle-ci permettrait aux États membres de lever plus de 140 milliards d’euros afin « d’amortir le choc ».
  • La présidente de la Commission a aussi proposé des mesures visant à obliger les entreprises du secteur des énergies fossiles à reverser une partie de leurs profits. « Les grandes entreprises pétrolières, gazières et charbonnières enregistrent elles aussi d’énormes bénéfices. Elles doivent donc payer une juste part – elles doivent verser une contribution de crise », a déclaré Ursula von der Leyen.
  • Cette dernière a également annoncé qu’une réduction de la consommation globale d’électricité allait être demandée aux États membres. Loin de faire l’unanimité parmi les États-membres, l’introduction d’un plafonnement du prix du gaz a quant à elle été présentée comme une « mesure d’urgence et temporaire » qui était encore en discussion. 
  • Ursula von der Leyen a reconnu la nécessité de convoquer une « Convention européenne » sur la base de la Conférence sur l’Avenir de l’Europe qui s’est achevée le 9 mai dernier. Le rapport qui en découle contient en effet plus de 300 mesures dont certaines nécessitent une révision des traités européens. La présidente de la Commission avait déjà suggéré qu’elle serait favorable à une telle révision, mais ne l’avait jamais jusqu’alors ouvertement affirmé.