L’actuelle première ministre britannique, Liz Truss, quarante-sept ans, avait résumé dans un discours clef sa doctrine géopolitique — elle était alors ministre des affaires étrangères, l’invasion de l’Ukraine par Poutine n’avait pas encore eu lieu. Pour comprendre par quels moyens elle souhaite construire, à partir du Brexit, un « réseau de liberté », nous en proposons ici la première traduction commentée.

Ce discours, prononcé à la Chatham House en décembre 2021, a été critiqué par une partie de l’establishment britannique, mais est demeuré fondamentalement bien vu par l’électorat conservateur, ambivalence qui structure sa persona.

Son idée structurante peut se résumer de manière assez simple : la fin de la guerre froide a ouvert une « ère de l’introspection » ; les démocraties se sont retournées sur elles-mêmes jusqu’à « s’assoupir » et ont fini par oublier qu’elles étaient des entités géopolitiques dans un monde brutal. Pour retrouver sa vocation de « Global Britain », le Royaume-Uni doit mettre à profit son influence globale pour élaborer une nouvelle stratégie : tisser « un réseau de liberté ».

Comme laissent entrevoir les quelques éléments de ce discours, il y a pourtant fort à parier que cette stratégie, portée désormais au niveau national par la nouvelle hôte du 10 Downing Street, ne soit en rupture avec le sillon tracé par mandat de Boris Johnson. À cet égard, sa relation à l’administration Biden, avec lesquels des points de divergence ont déjà été explicités, servira certainement de test et constitue déjà une étude de cas à suivre de près.

Le monde bouge très vite, et les idées bougent encore plus vite.

Cette révolution est la raison pour laquelle nous jouissons d’une liberté incroyable, alimentée par la libre entreprise et la technologie. Nos entreprises sont le moteur de la relance après le Covid ; nos scientifiques sauvent le monde grâce à leurs vaccins miracles ; et nous vaccinons la population britannique en un temps record.

Pourtant, ces progrès ne doivent pas nous faire oublier les pièges.

Des forces hostiles utilisent la désinformation pour saper la vérité. Des extrémistes perpétuent des idéologies malveillantes par le biais des réseaux sociaux. Des régimes autocratiques utilisent ce maelstrom de militantisme, de méfiance et de désinformation pour essayer de prendre le dessus.

L’heure est venue pour le monde libre de riposter et d’utiliser le pouvoir de l’économie et de la technologie pour promouvoir la liberté et non la peur.

L’âge de l’introspection

Soyons honnêtes : ces dernières années, le monde libre a perdu de vue son objectif.

Après l’effondrement du communisme, beaucoup ont poussé un soupir de soulagement et déclaré que nous étions face à la fin de l’histoire — persuadés que la liberté et la démocratie allaient inexorablement s’étendre au monde entier par ses propres moyens.

Les sociétés se sont repliées sur elles-mêmes. Au lieu de suivre les grandes idées qui façonnent le monde, les idées ratées se sont multipliées, comme la philosophie postmoderne selon laquelle il n’existe pas de vérité objective.

Dans les lieux chics, les gens parlaient de la façon dont nous devrions avoir honte de notre histoire et douter de notre avenir.

Dans la logique du discours de Truss, la guerre « culturelle » menée sur les campus aurait détrôné la guerre, la réduction des dépenses militaires serait accompagnée par une augmentation de l’aide sociale, et ainsi de suite. En d’autres termes, elle présente son action comme celle d’une réaliste, visant à réajuster la focale pour sortir d’un point de vue qu’elle qualifie d’introspectif et le tourner vers l’extérieur, en prenant pour principes les « grandes idées » et la « vérité objective ». 

Il y a eu une dérive stratégique. Les dépenses de défense ont diminué. Les pays sont devenus stratégiquement dépendants du gaz bon marché, ou dépendants des autres pour des technologies vitales comme la 5G.

Selon Liz Truss, les illusions de « l’ère de l’introspection » ont conduit l’Occident à envisager ses relations avec la Chine et avec la Russie dans des termes d’échanges commerciaux : nous avons cru, dit-elle en substance, que le gaz russe et la technologie chinoise bon marché pouvaient faire de Pékin et de Moscou deux partenaires fiables ; il n’en était rien ; il est temps d’ouvrir les yeux.

Cette complaisance est exploitée par ceux qui n’ont jamais cessé de mener la bataille mondiale des idées. Ils n’ont pas cessé d’accroître leur influence, offrant un gain rapide à qui veut bien l’accepter, avec des conditions liées à la souveraineté et à la sécurité nationale.

Il est temps de se réveiller. L’âge de l’instrospection du monde libre doit prendre fin maintenant.

Nous avons besoin d’ouvrir une ère des idées, de l’influence et de l’inspiration. Et c’est pourquoi la Grande-Bretagne est déterminée à travailler avec ses amis pour former un réseau de liberté qui s’étende au monde entier.

Comme l’a dit JFK, nous inspirerons les autres « non pas par un impérialisme de force ou de peur, mais par la règle du courage et de la liberté, et par l’espoir en l’avenir de l’homme ».

La Grande-Bretagne en tête

Nous savons que nous réussirons parce que nous sommes une nation libre et démocratique. Nous croyons à la liberté individuelle, à l’humanité et à la dignité, ainsi qu’au pouvoir des personnes — la plus grande force de transformation sur terre.

C’est là que nos adversaires se trompent toujours. Ils font passer les groupes avant les individus. Ils veulent faire travailler les gens pour le système. Nous voulons faire travailler le système pour les gens.

Nous savons que lorsque les gens ont le libre arbitre sur leur propre vie, lorsqu’ils ont la liberté et des opportunités, ils réalisent des choses incroyables.

C’est le principe sur lequel notre pays est fondé — de la Magna Carta, à l’établissement de l’État de droit en passant par le développement de l’économie de marché : autant d’idées qui ont inspiré le monde entier.

Il est donc temps d’être fiers de qui nous sommes et de ce que nous représentons. Il est temps de se débarrasser du bagage qui nous retient. Notre histoire — avec tous ses défauts — fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui.

La Grande-Bretagne est le meilleur pays du monde. Qui que vous soyez, d’où que vous veniez, vous pouvez réaliser vos rêves.

C’est pour cela que quand je parle à des gouvernements et des entreprises étrangers, ils veulent tous travailler avec la Grande-Bretagne. Au cours de mes douze semaines en tant que ministre des affaires étrangères, nous avons déjà conclu des accords de partenariat avec sept pays — de la Grèce à Israël en passant par la Malaisie.

Les gens veulent faire des affaires avec la Grande-Bretagne. Ils nous font confiance. Et ils projettent en Grande-Bretagne des choses qu’ils aimeraient pour leur propre pays.

Ils voient qu’en Grande-Bretagne, votre origine n’est pas un obstacle pour devenir un chef d’entreprise, un footballeur de haut niveau ou le maire de Londres.

Ils reconnaissent que nous sommes une superpuissance scientifique et technologique, qui abrite le troisième plus grand nombre de licornes au monde.

Ils savent que nous sommes une puissance économique, qui connaît une croissance plus rapide que tout autre pays du G7.

Des Beatles à Sarah Gilbert en passant par Tim Berners-Lee, notre influence dans le monde est inégalée.

Notre politique étrangère projettera ainsi la fierté de notre pays et de tous ses éléments, y compris nos grandes villes, nos villages et nos campagnes. Que ce soit en promouvant notre industrie manufacturière, des voitures électriques de Sunderland aux petits réacteurs nucléaires modulaires de Derby. Ou en amenant le monde à Glasgow pour la COP26, qui a permis de franchir une étape historique dans la lutte contre le changement climatique. Ou encore en amenant le G7 à Liverpool ce week-end, une ville dont l’influence mondiale en matière de culture, de sport et de musique est plus forte que jamais.

Un ministère des affaires étrangères plus fort

Nous avons tant de raisons d’être fiers. C’est pourquoi je place cette fierté au cœur de la mission du ministère des Affaires étrangères : aller sur le terrain, influencer et inspirer d’autres personnes pour qu’elles rejoignent notre cause.

Le ministère lui-même est un atout national. Nous avons les meilleurs diplomates du monde et un réseau diplomatique d’une portée et d’une expertise uniques. Il nous représente dans 180 pays et parle 46 langues différentes, de l’albanais à l’ourdou.

Le classement de la Henry Jackson Society place le Royaume-Uni au deuxième rang des pays les plus puissants du monde, précisément en raison de notre poids diplomatique.

Nous sommes unis à nos amis et à notre famille par le Commonwealth, qui couvre un tiers de la population mondiale. Et notre poids diplomatique a été démontré à maintes reprises.

Après l’attaque de Salisbury, nous avons travaillé avec 27 autres pays pour mener la plus importante expulsion collective de diplomates russes de l’histoire étrangère/ des affaires étrangères.

Nous avons été le premier pays européen à imposer des sanctions au Belarus.

Et pas plus tard que le week-end dernier, nous avons levé l’interdiction imposée par les États-Unis depuis des décennies sur l’agneau britannique.

Nous allons donc continuer à accroître notre portée et à renforcer notre réseau. Je viens tout juste d’inaugurer de nouveaux bâtiments d’ambassade à Mexico et à Bangkok.

Et notre formidable machine diplomatique sera mise au travail pour promouvoir sans relâche la Grande-Bretagne.

Nos diplomates iront sur le terrain dans un esprit positif, fier et patriotique. Nous ne ferons pas la leçon aux autres, mais nous montrerons l’exemple. Nous ne nous lamenterons pas, mais nous ferons part de nos idées et de notre inspiration.

Nous serons ouvertement en faveur du commerce, en accueillant des délégations d’entreprises de nos villes à travers le Royaume-Uni, et en ouvrant la voie à de nouveaux accords commerciaux, technologiques et de sécurité qui aideront à remettre au niveau notre pays — de Govan à Gloucester.

Et moi, en tant que ministre des affaires étrangères, je donnerai aux hommes et aux femmes de nos ambassades et hauts commissariats tout ce dont ils ont besoin pour aller sur le terrain.

Gagner la bataille de l’influence économique

Nous devons être en première ligne avec nos amis du monde libre, car la bataille pour l’influence économique bat déjà son plein.

La Chine dépense désormais plus de deux fois plus que les États-Unis dans le financement de l’aide au développement. 44 pays à revenu faible ou intermédiaire ont des dettes envers Pékin supérieures à 10 % de leur PIB.

L’Union européenne dépend de la Russie pour plus de 40 % de son gaz et, dans certains pays, la Russie a le monopole total de l’approvisionnement. Si la Russie parvient à ses fins, l’Europe sera de plus en plus dépendante de son gaz.

Nous devons mettre fin à cette dépendance stratégique, qu’il s’agisse d’énergie, d’investissements ou de technologie. Nous devons offrir une alternative.

Et cela signifie intensifier notre engagement et nos investissements — cela signifie façonner l’économie, y compris la prochaine vague de technologies comme l’informatique quantique, la 6G, l’intelligence artificielle et bien plus encore.

Et à cet égard, le Royaume-Uni est dans une position unique pour mener la charge.

Après près de cinquante ans dans l’Union, tous les leviers de la politique internationale sont à nouveau entre nos mains : diplomatie, développement, commerce et sécurité.

C’est une nouvelle occasion pour le Royaume-Uni de façonner l’agenda international. Un moment de dégel dont nous devons tirer parti.

En tant que nation souveraine et tournée vers l’extérieur, nous reconstruisons notre force pour tenir la promesse d’une Grande-Bretagne globale — prête à gagner des opportunités pour notre pays et à gagner l’avenir pour la liberté.

Selon Liz Truss, il faudrait que le Royaume-Uni puisse promouvoir un « réseau de liberté » — expression qu’elle développera plus loin dans son discours — constitué par le partage des marchés, des informations et des valeurs pour s’opposer à la Russie et à la Chine. Il s’agit d’une reformulation, adaptée au contexte de la deuxième guerre froide, de l’idée mise en avant par les brexiters d’une Gobal Britain libérée des contraintes inutiles de l’Union européenne.

Nos adversaires cherchent à utiliser l’économie et la technologie comme des outils de contrôle. Nous voulons les utiliser comme des outils de libération. Et nous utiliserons toute l’influence britannique, les idées et l’inspiration pour y parvenir.

Investissement, commerce et développement

Tout d’abord, nous nous efforçons d’établir de nouveaux partenariats économiques.

Après nos accords de libre-échange avec 70 pays plus l’Union, mon successeur Anne Marie Trevelyan poursuit un accord commercial avec l’Inde et l’adhésion au partenariat transpacifique. Les deux tiers de nos échanges commerciaux seront ainsi couverts par des accords commerciaux.

Nous établissons également de nouveaux partenariats avec des pays à revenu faible ou intermédiaire. Nous avons lancé l’initiative du British International Investment (BII) — notre alternative honnête et fiable, qui fournit des financements d’infrastructures et un soutien à la transition écologique.

Le BII contribuera à fournir 8 milliards de livres sterling par an de financement soutenu par le Royaume-Uni d’ici 2025, contre 1,5 milliard de livres sterling l’année dernière. Nous nous appuierons sur la puissance de feu de la City de Londres. Pour la première fois, nous soutiendrons des projets en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes, ainsi qu’en Afrique, ce qui les rapprochera des grandes démocraties de marché, comme le Royaume-Uni.

Et au début de l’année prochaine, je lancerai notre nouvelle stratégie de développement.

Parallèlement à notre nouvelle approche en matière d’investissement, elle visera à offrir aux femmes et aux filles la liberté dont elles ont besoin pour réussir. Elle nous engagera à intensifier notre réponse aux crises humanitaires dans le monde. Et elle garantira que nos politiques de développement soutiennent notre foi dans la liberté et la démocratie.

Leadership technologique

Deuxièmement, en tant que superpuissance scientifique et technologique, nous veillerons à ce que le monde libre soit à la pointe des technologies du futur.

Nous unissons nos forces à celles de nos amis pour gagner la suprématie dans des domaines tels que la physique quantique, l’intelligence artificielle, la biotechnologie, etc.

Nous forgeons de nouveaux partenariats avec d’autres puissances technologiques comme l’Inde, l’Indonésie et Israël.

Nous disposons d’une équipe de choc d’experts en technologie qui font avancer les choses dans plus de 40 postes diplomatiques dans le monde. Et nous travaillons avec nos amis pour définir les normes en matière de technologie, de la propriété intellectuelle à la libre circulation des données.

Ce n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend. Nous négocions actuellement un nouveau partenariat technologique avec les États-Unis. Nous sommes en pourparlers avec Singapour et d’autres pays encore. Et l’année prochaine, je définirai une nouvelle approche pour le leadership technologique du Royaume-Uni sur la scène mondiale.

Partenariats de sécurité et de défense

Troisièmement, tout cela doit être étayé par des liens plus forts en matière de sécurité.

Nous mettons en place un réseau de partenariats de sécurité pour protéger nos populations, nos partenaires et nos libertés, y compris en haute mer.

Nous établissons des partenariats de cybersécurité avec des alliés du monde entier, de l’ASEAN à l’Inde, en passant par le Canada et bien d’autres.

Et nous renforçons nos capacités de sécurité traditionnelles, avec la plus forte augmentation des dépenses de défense depuis une génération. Nous investissons notre argent où il le faut en consacrant plus de 2 % de notre PIB à la défense, ce qui fait de nous le premier contributeur européen à l’OTAN.

Nous sommes inébranlables sur le positionnement au sein de nos alliances : dans l’OTAN, dans le partenariat de renseignement de Five Eyes et dans les Five Power Defense Arrangements — les accords de défense des cinq puissances — avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et Singapour.

De manière assez prévisible, l’ancienne ministre des affaires étrangères dresse un panorama très « anglo-centré » des alliés vitaux du Royaume. Au titre des partenaires stratégiques, on ne trouve ni l’Union européenne — ce qui est peu étonnant dans la mesure où elle veut revenir sur le protocole sur l’Irlande du Nord, qui a été signé par les deux parties, et donc en substance se débarasser de l’ensemble de l’accord sur le Brexit —, ni la France, pourtant seule puissance nucléaire continentale et partenaire clef au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cela peut paraître étonnant mais s’inscrit dans la continuité des effets pervers sur l’environnement stratégique du divorce d’avec l’Union européenne, et en particulier dans la relation avec la France — le point culminant de ce malaise ayant été atteint avec l’affaire AUKUS.

Dans le même temps, nous allons plus loin et plus vite dans d’autres domaines, comme notre nouveau partenariat AUKUS. En unissant nos forces à celles des États-Unis et de l’Australie, nous protégeons les voies maritimes et la stabilité dans toute la région indo-pacifique. Et nous approfondissons notre travail au Canada pour couvrir des régions telles que l’Arctique et au-delà.

Beaucoup plus significatif, la ministre des affaires étrangères ne mentionnait pas dans ce discours la « relation spéciale » avec les États-Unis, qui semble ici un partenaire mis sur le même plan que les autres. Comme le révélait le Financial Times, la relation entre l’administration Biden et le gouvernement Truss pourrait s’avérer complexe, dans le sens d’un refroidissement par rapport à la période Johnson. Felicia Schwartz révélait ainsi qu’en septembre dernier, au moment où la toute récemment nommée ministre Liz Truss s’entretenait pour la première fois avec son homologue Antony Blinken, celle-ci aurait remis en cause dans un style clivant et assertif le caractère « spécial » de la relation entre Londres et Washington. Autre symptôme de ce changement d’atmosphère, Joe Biden a mentionné, dès son premier appel avec la nouvelle Première ministre, le protocole d’accord avec l’Union européenne à propos de l’Irlande du Nord – mettant ainsi le doigt sur un point de divergence connu entre les deux dirigeants.

Nous travaillons pour faire avancer nos intérêts à partir d’une position de force.

La semaine dernière, j’ai rendu visite à nos troupes en Estonie et je me suis joint aux ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Riga. Ensemble, nous enverrons un message clair : toute incursion de la Russie en Ukraine serait une erreur stratégique. Comme l’a dit le président Biden, il y aurait des « coûts très réels » à payer.

Nous sommes aux côtés de l’Ukraine pour soutenir sa sécurité et sa défense, et l’aider à devenir plus indépendante sur le plan énergétique. Plus tard dans la journée, je rencontrerai mon homologue ukrainien, Dymtro Kuleba, pour renforcer nos liens plus intimement encore.

Nous travaillerons également jour et nuit pour empêcher le régime iranien de se doter de l’arme nucléaire. Et nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour répondre à la situation sécuritaire et humanitaire en Afghanistan.

Un réseau de liberté : appel à l’action

Dans tous ces domaines — et bien d’autres encore — nous prenons les devants, nous saisissons l’initiative et nous défendons la liberté et la démocratie.

Nous utilisons tout notre poids en tant que cinquième puissance économique mondiale : l’investissement international britannique, le leadership technologique, l’augmentation des dépenses de défense et de nouveaux accords commerciaux plus approfondis.

Nous nous mobilisons pour construire le réseau de la liberté et faire avancer les frontières de la liberté.

Et je suis ravie de voir que nos amis s’engagent également. Le Japon vient de nommer un ministre de la sécurité économique et il développe de nouvelles technologies comme la 6G. L’Australie établit des liens commerciaux et sécuritaires dans le monde entier.

Je veux voir tous nos alliés se lever et se saisir de ce moment. Je veux voir toutes les nations éprises de liberté mettre un terme à l’introspection, au protectionnisme et à l’isolationnisme.

Lorsque c’est la liberté que nous mettons au premier plan, nous en profitons tous.

Le discours présente une vision du monde confrontationnelle où la rivalité de l’Occident contre la Chine et la Russie est envisagée autour de la valeur de la liberté. Liberty — qui est aussi le nom de sa fille — était le mot clef de son programme de politique étrangère pour le Royaume-Uni. Aujourd’hui, il est l’un des termes les plus mis en avant dans le storytelling de la nouvelle Première ministre britannique. 

Plus les pays épris de liberté commercent entre eux, construisent des liens de sécurité, investissent dans nos partenaires et attirent d’autres pays dans l’orbite de la liberté, plus nous sommes tous à la fois plus en sécurité et plus libres.

Les nouveaux accords entre pays partageant les mêmes idées, même lorsque l’on n’en fait pas partie, sont à célébrer.

Ce n’est pas un jeu à somme nulle. Les amis veulent que leurs amis réussissent.

Lorsque les États-Unis travaillent à un nouveau partenariat économique avec le Japon, comme l’ambassadeur Tai l’a fait avec le ministre Hayashi, ou lorsque l’Union européenne annonce son nouveau programme Global Gateway pour investir dans les pays en développement, nous en bénéficions tous.

Mais nous devons aller plus loin. Je veux voir nos partenaires intensifier le financement de l’OTAN, réduire la dépendance stratégique à l’égard du gaz russe, investir davantage dans les pays en développement, adhérer au Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership (CPTPP) et s’opposer aux actes malveillants.

Le G7 couvre la moitié du PIB mondial — et encore plus avec nos amis du monde entier, notamment l’ASEAN. En unissant nos forces et en amenant d’autres nations éprises de liberté avec nous, nous créerons l’avenir que nous voulons tous voir.

Conclusion

Ainsi, lorsque je rencontrerai le G7 à Liverpool ce week-end, mon message sera clair : il est temps de passer à l’action et de nous rejoindre pour faire avancer les frontières de la liberté.

Il est temps de laisser derrière nous notre bagage émotionnel, de renoncer à l’introspection et d’aller de l’avant, fiers de ce que nous sommes et de ce que nous défendons, prêts à façonner le monde à nouveau.

Arrêtons de nous battre pour le passé. Commençons à nous battre pour l’avenir.

En défendant nos idées, en renforçant notre influence et en inspirant les autres à notre cause, nous pouvons aller de l’avant en tant que réseau mondial de la liberté.

C’est ainsi que nous relèverons le défi dans ce monde en pleine mutation. C’est ainsi que nous gagnerons une fois de plus la bataille des idées et de l’influence. Et c’est ainsi que nous garantirons que les sociétés libres et les démocraties ne font pas que survivre : elles prospèrent.

Merci.

Le Grand Continent logo
À propos