• Samedi 18 et dimanche 19 juin, plusieurs pays européens — France, Italie, Espagne, Allemagne, Suisse principalement — ont connu une vague de chaleur extrêmement précoce, qui a été interprétée comme une matérialisation du changement climatique. S’il ne faut pas confondre le climat et la météo, le GIEC alertait en août 2021 sur le fait que ces vagues de chaleur extrême allaient devenir plus fréquentes à l’avenir du fait du réchauffement climatique.
  • Si ces journées, dont les chaleurs excèdent de loin les normales de saison, affectent la vie à la surface de la Terre, elles ont également des conséquences terribles sur les mers et océans. Dans les eaux entourant les îles Baléares, au large de la côte est de l’Espagne, des températures de 29°C ont été enregistrées. Depuis qu’il existe des moyens techniques capables de surveiller précisément la température des océans — depuis le début des années 1980 —, jamais une température aussi élevée n’avait été recensée aussi tôt dans l’année.
  • La protection des océans est essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique puisqu’ils ont absorbé 93 % de la chaleur captée par les gaz à effet de serre depuis les années 19701. Longtemps négligées par la communauté scientifique, les mers constituent un formidable observatoire du changement climatique puisque, d’une manière qui peut paraître contre-intuitive, les vagues de chaleur marine sont en réalité plus visibles que les vagues de chaleur terrestres.
  • Ces anomalies de température ont des effets dévastateurs sur la flore marine ainsi que sur les écosystèmes marins d’une manière générale. En modifiant la circulation de l’eau, les vagues de chaleur marine perturbent la migration des espèces et leur reproduction, contribuent au blanchiment des coraux et réduisent la capacité des océans à absorber la chaleur et le dioxyde de carbone. Les effets sont aussi économiques puisque tous ces phénomènes contribuent à réduire les stocks de ressources halieutiques.
  • Alors qu’Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, a déclaré il y a deux jours un « état d’urgence des océans », à l’occasion de l’ouverture de la Conférence sur les océans — organisée par le Kenya et le Portugal —, la communauté scientifique ainsi que les États et les organisations internationales prennent de plus en plus conscience de l’équilibre qui réside entre la vie sur Terre, et dans les mers2.
Sources
  1. Laura Millan Lombrana et Eric Roston, « Extreme Heat in Europe Led to “Brutal” Rise in Sea Temperatures », Bloomberg, 29 juin 2022.
  2. UN Secretary-General declares an “Ocean Emergency”, Nations unies, 28 juin 2022.