- Israël a organisé trois élections législatives anticipées entre 2019 et 2020 qui se sont avérées non concluantes, faute de majorité au Parlement. Il s’agissait en grande partie de référendums sur la capacité de Netanyahou à gouverner pendant son procès pour corruption.
- Après la quatrième élection en trois ans, qui s’est tenue en mars 2021, plusieurs partis israéliens, après avoir formé une alliance avec un parti de la minorité arabe israélienne, Ra’am ou la Liste arabe unie — 15 à 20 % des Israéliens sont des arabes israéliens restés après la proclamation d’Israël en 1948 — ont réussi à soutenir un nouveau Premier ministre, Naftali Bennett, et par conséquent à mettre fin à 11 ans de pouvoir de Benyamin Netanyahou et du Likoud (2009-2021).
- Cependant, la coalition a subi plusieurs revers ces dernières semaines, dont la mise en minorité du gouvernement sur un projet de loi visant la mise en place d’une législation en faveur des 475 000 colons israéliens vivant en Cisjordanie. Sans le vote de cette dernière, les colons vivant dans ce territoire, majoritairement peuplé de Palestiniens, pourraient perdre leur protection légale en vertu du droit Israelien1.
- Ces dernières semaines, un nombre important de membres appartenant au groupe du gouvernement à la Knesset a démissionné ou menacé de démissionner, laissant le Parlement sans majorité pour voter de nouvelles lois2. Le Premier ministre Naftali Bennett a donc mis fin à son mandat, seulement un an après avoir pris le poste en juin 2021.
- Aujourd’hui, la Knesset a finalement voté pour dissoudre la Chambre israélienne, avec un vote de 92 voix pour et 0 voix contre, soit la cinquième dissolution au cours des quatre dernières années. Naftali Bennett a annoncé hier qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections, et qu’il laissait la tête de son parti Yamina à l’actuel ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked3.
- Les députés israéliens se sont finalement mis d’accord, après une période de tergiversations, sur la date des prochaines élections législatives, qui se tiendront le 1er novembre prochain. Dans l’attente, et à partir de minuit, c’est l’actuel ministre des Affaires étrangères et président du parti Yesh Atid, Yaïr Lapid, qui devient Premier ministre d’Israël4.
- En vertu de l’arrangement conclu l’an dernier entre Naftali Bennett et Yaïr Lapid — qui devait scinder le mandat de Premier ministre en deux rotations —, Bennett devait occuper la position pendant deux ans avant de se faire relayer par Lapid. En raison de querelles intestines au sein de la coalition de gouvernement, le mandat de Bennett n’aura finalement duré qu’un an et dix-sept jours, et les électeurs israéliens devront à nouveau se rendre aux urnes en novembre. La cérémonie de passation est prévue pour cet après-midi, mais Yaïr Lapid ne sera officiellement investi Premier ministre qu’à minuit.
Sources
- Andrew Carey, Amir Tal et Hadas Gold, « Israel set for possible fifth election in four years as PM Bennett moves to dissolve parliament », CNN, 21 juin 2022.
- Bethan McKernan, « Israel braces for fifth election in less than four years », The Guardian, 29 juin 2022.
- Jeremy Sharon, « Bennett announces he won’t run in next elections, hands Yamina leadership to Shaked », The Times of Israel, 29 juin 2022.
- David Makovsky, « Israel’s Proposed Power-Sharing Government : Policy Implications and Prospects for Survival | The Washington Institute »,The Washington Institute, 3 juin 2022.
