• Lors d’une réunion informelle du conseil Ecofin, les ministres axeront leurs discussions sur la relance économique en Europe. Il est prévu qu’ils « procéderont à un échange de vues sur les décisions d’exécution du Conseil relatives à l’approbation des plans nationaux pour la reprise et la résilience pour la Bulgarie et la Suède »1.
  • Lors de la réunion de l’Eurogroupe qui suivra, une feuille de route concernant l’union bancaire décidée en 2014 après la crise financière, mais toujours pas finalisée, sera débattue2. Dans une première phase qui durera jusqu’en 2024, une série de textes sera à l’ordre du jour dans quatre domaines : gestion de crise, protection des dépôts, marché unique des services bancaires et dette souveraine. Dans une seconde phase, qui ne pourra être déclenchée qu’en 2025 après un accord politique entre les ministres des finances de la zone euro, des mesures complémentaires seront étudiées.
  • Au-delà de ces objectifs de moyen et long terme, le taux d’inflation annuel en zone euro est au centre de tous les regards. Au mois d’avril, il s’est élevé à 7,5 %, largement tiré par les prix de l’énergie, plus élevés de 38 % qu’il y a un an. Comme en mars, c’est dans les pays baltes que l’on trouve les taux les plus élevés, avec un taux d’inflation annuel pouvant aller jusqu’à 18 % en Estonie. De leur côté, la France et Malte connaissent les plus faibles taux au sein de l’Union qui s’établissent aux alentours de 5 %.
  • Auditionné par le Parlement européen le 28 avril, Luis de Guindo, vice-président de la Banque centrale européenne, a jugé qu’à moyen terme « la plupart des enquêtes et des mesures des anticipations d’inflation fondées sur des données de marché indiquent des taux d’inflation autour de notre objectif de 2 % », et que la zone euro était donc « très proche du pic » d’inflation3. En effet, selon les dernières prévisions de la BCE, l’inflation devrait diminuer pour atteindre 5,6 % au deuxième trimestre, 5,2 % au troisième trimestre et 4 % au quatrième trimestre. En 2023, l’inflation devrait à nouveau baisser pour s’établir à 2,1 %. Néanmoins, ces prévisions sont incertaines, alors que l’Union prépare un futur embargo sur le pétrole russe (qui devrait être annoncé demain) qui augmenterait encore plus l’inflation dans les pays européens.
  • Deux semaines auparavant, Luis de Guindo avait aussi confirmé la fin du programme de rachat net d’actifs pour l’été (PEPP), sans toutefois évoquer une contraction du bilan de la BCE, ni une hausse des taux d’intérêt directeur4. La réunion de la BCE du 21 juillet pourrait toutefois être déterminante. Christine Lagarde a récemment souligné qu’une hausse des taux pourrait intervenir à l’occasion de cette réunion en fonction des nouvelles données économiques. Il s’agirait de la première remontée de taux depuis 20115.
  • En parallèle, demain, le comité de politique monétaire de la FED devrait annoncer une hausse de 0,5 points de base de son taux directeur, après une première hausse de 0,25 points de base survenue en mars dernier. Deux autres remontées de 0,5 points de base devraient ensuite avoir lieu durant l’été, pour porter le taux directeur autour de 1,75 %, alors que celui de la BCE est pour l’instant situé autour de 0 %. 
  • Si la BCE craint provoquer une récession en augmentant trop rapidement ses taux directeurs, elle surveille aussi les spreads — les écarts entre les taux d’intérêt sur la dette allemande et la dette italienne — pour éviter une nouvelle crise de la zone euro. En cas de signaux négatifs, Luis de Guindo a déclaré que les gouverneurs de la BCE avaient débattu « d’instruments concrets » pour y faire face6