- Cette réunion fait suite à l’arrêt des livraisons de gaz décidée par Gazprom à destination de la Pologne et de la Bulgarie, le 27 avril dernier 1. Les ministres de l’énergie devront ainsi discuter des mesures communes à prendre en cas de crise d’approvisionnement provoquée par un arrêt brutal de toutes les livraisons de gaz russe aux pays européens, alors que Vladimir Poutine menaçait en mars dernier de suspendre les exportations de gaz vers les pays qui refuseraient de payer leurs livraisons en roubles.
- Les négociations porteront également sur un éventuel embargo sur le pétrole russe, les Européens cherchant depuis le début de la guerre à sortir de leur dépendance aux hydrocarbures russes. Mais si dans la stratégie RePowerEU, présentée début mars par la Commission européenne, l’objectif mis en avant était de « rendre l’Europe indépendante des combustibles fossiles russes bien avant 2030 », l’action européenne semble s’accélérer, alors que la guerre continue en Ukraine.
- Début avril, les États membres ont approuvé un embargo sur le charbon russe qui sera effectif à partir du mois d’août. Un éventuel embargo sur le pétrole serait également progressif, et des mesures intermédiaires devraient être adoptées par les pays européens pour arrêter, d’ici la fin de l’année, toute importation de pétrole en provenance de la Russie. L’Allemagne, désormais en faveur de cet embargo, a réduit de 35 % à 8 % sa dépendance pétrolière envers la Russie 2.
- Les conséquences inflationnistes d’un tel embargo inquiètent certains États, alors que l’inflation annuelle dans la zone euro a déjà atteint 7,5 % en avril. Le cours du baril de pétrole de brent oscille quant à lui entre 100 et 110 dollars.
- Pour éviter une augmentation des prix trop importante, des mesures de plafonnement pourraient voir le jour. La Commission devrait présenter ses propositions à la mi-mai. Pour rappel, fin avril, l’Espagne et le Portugal avaient obtenu l’accord de la Commission pour plafonner temporairement les prix de référence du gaz et du charbon utilisés dans les centrales électriques. L’achat en commun du gaz, pour remplir les stocks avant l’hiver prochain, devrait également être à l’ordre du jour dans les semaines à venir, en vue du Conseil européen du 30-31 mai.