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Key Points
  • Le début de cette deuxième semaine de guerre montre les problèmes importants d’organisation auxquels doit faire face l’armée russe.
  • on signale la mort de plusieurs généraux russes, signe de la nécessité pour les commandants de grandes unités d’aller directement au plus près pour contourner une chaîne de commandement saturée et compenser le manque d’initiative des unités.
  • Le blocage général des forces russes se confirme. L’incomplétude de la phase de suppression des défenses aériennes dans les premiers jours de la guerre a eu des conséquences graves sur l’échec de l’offensive à grande vitesse des forces terrestres.
  • Une nouvelle attaque sur Mykolayev, quartier des forces navales ukrainiennes, a été lancée depuis Kherson. Sa prise est un préalable indispensable à une attaque contre Odessa.

La version d’hier est disponible ici. L’archive des analyses quotidiennes de Michel Goya est disponible à ce lien.

Situation générale

Depuis hier, peu de changements sont à noter dans les airs et en mer. Les défenses antiaériennes (S300, MANPADS) continuent d’entraver les manœuvres aériennes. Cela a pour conséquence d’entraîner des vols en très basse altitude et/ou de nuit, ayant une efficacité moindre.

Le blocage général des forces russes se confirme, à l’exception de la zone Est où la 20e Armée progresse vers Kiev et où la 1ère ABG suspend l’investissement de Kharkiv au profit d’opérations de reconnaissance en force vers le centre (Poltava) et le Sud-Est.

L’Ouest ukrainien, composé de grands marais à la frontière biélorusse et disposant de peu d’axes importants en période de Raspoutitsa, est peu propice à une manœuvre terrestre. Toutefois, il existe une possibilité de pénétration de Jitomyr, à l’Ouest de Kiev.

Il est possible que la grande colonne en attente soit en réalité la 35e Armée (et non la 36e) jusque-là en réserve en Biélorussie et qu’elle soit destinée à manœuvrer, soit vers Kiev, soit vers le Sud en direction de Vinnitsya, afin de couper l’Ukraine en deux.

Situation par zone

Zone de Kiev

La 41e Armée est toujours arrêtée à Chernihiv et la 36e à l’Ouest de Kiev. Néanmoins, la 20e Armée avance rapidement à l’Est. La 20e Armée peut atteindre l’Est de la capitale dans les jours qui viennent.

Zone Est

Si l’avance russe est limitée dans la zone de Kharkiv, on enregistre des opérations périphériques par la 1ère ABG en direction de Sloviansk au Sud-Est et de Poltava au Sud-Ouest de Kharkiv. Poltava est un haut lieu de l’histoire militaire russe : elle est le lieu de la victoire de Pierre le Grand contre l’armée suédoise de Charles XII en 1709.

Zone Sud-Est 

Au sud-est du pays, l’effort des russes et des milices séparatistes est concentré contre Marioupol, donnant lieu à des combats violents. Le siège de Marioupol absorbe les forces de la 58e Armée et d’une partie de la 49e depuis le Donetsk.

Cela laisse peu de forces disponibles pour progresser vers le Nord, une carence contrebalancée par la présence de forces limitées près de Zaporojjia. La saisie de la centrale nucléaire permet théoriquement le contrôle sur 15 % de la production ukrainienne d’électricité.

Sud-Ouest

Une nouvelle attaque sur Mykolayev, quartier des forces navales ukrainiennes, a été lancée depuis Kherson. Le combat dans le secteur semble pris en charge par le 22e Corps d’armée (CA), ainsi que la brigade navale et la 7e DAA, et non plus la 58e Armée. La prise de Mykolayev est un préalable indispensable à une attaque contre Odessa.

Perspectives

L’incomplétude de la phase de suppression des défenses aériennes dans les premiers jours de la guerre a eu des conséquences graves sur l’échec de l’offensive à grande vitesse des forces terrestres.

Le raid d’assaut aérien sur l’aéroport de Gostomel (Nord de Kiev), a connu de lourdes pertes – deux hélicoptères d’attaque détruits et surtout un ou deux avions de transport IL76 détruits, avec sans doute des pertes humaines importantes.

Le début de cette deuxième semaine de guerre montre les problèmes importants d’organisation auxquels doit faire face l’armée russe. Leur origine provient peut-être de l’accumulation anarchique des structures de commandement différentes après la succession des réformes : armée et corps d’armes, brigades autonomes et divisions avec régiments.

Cela s’illustre par des situations où les états-majors d’armée ont souvent trop d’unités à commander – très au-delà de la norme de cinq – simultanément..

Enfin, on signale la mort de plusieurs généraux russes, signe de la nécessité – sur ordre ? – pour les commandants de grandes unités d’aller directement au plus près pour contourner une chaîne de commandement saturée et compenser le manque d’initiative des unités.