• L’inflation a dominé aujourd’hui la première réunion de l’année de la BCE. Christine Lagarde avait assuré l’année dernière que le taux élevé d’inflation, poussé notamment par l’augmentation des prix de l’énergie, était un phénomène temporaire. Pour rappel, conformément aux conditions annoncées, avant une hausse des taux, la BCE doit mettre fin aux achats nets d’actifs qui devraient se poursuivre au moins jusqu’au mois d’octobre.  
  • La BCE prévoit que l’inflation passera sous la barre des 4 % d’ici l’été. L’inflation sous-jacente, hors énergie et produits alimentaires, est déjà supérieure à 2 %, proche donc de l’objectif de la BCE. Des nouvelles prévisions seront publiées au mois de mars. La Banque centrale interrompra les achats nets d’actifs au titre du Pandemic emergency purchase programme fin mars 2022.
  • En Allemagne, où l’inflation a atteint 4,9 % en janvier 2022 (contre 12,2 % en Lituanie et 3,3 % en France), la pression politique pour que la BCE augmente ses taux pour lutter contre l’inflation est grande. Le tabloïd Bild a renommé Mme Lagarde en « Mme inflation » et selon un sondage publié par l’Institut de démoscopie Allensbach, les citoyens allemands sont plus préoccupés par l’augmentation des prix que par la pandémie de Covid-19 ou par la situation en Ukraine.
  • Si la FED prépare le terrain pour une augmentation de ses taux directeurs au mois de mars, la Banque d’Angleterre a augmenté aujourd’hui son taux d’intérêt de 0,25 % à 0,5 %, alors que l’inflation pourrait atteindre 7,25 % en avril.
  • La BCE ne veut pas reproduire le scénario de la crise de la zone euro en augmentant ses taux directeurs. La différence entre la dette publique de l’Allemagne  (72 % du PIB) et de l’Italie (160 % du PIB) rendrait possible une nouvelle crise des dettes souveraines. Elle ne veut pas non plus freiner la croissance économique après une année 2021 où le taux de croissance de la zone euro s’est établi à 5,1 %.