• La Hongrie était jusqu’à aujourd’hui le seul pays de l’Union non visité par Emmanuel Macron, alors qu’Éric Zemmour et Marine Le Pen l’ont devancé.  Le président français rencontrera à Budapest tant le Premier ministre Viktor Orban que l’opposition politique, incarnée par le candidat unique Péter Márki-Zay, avec qui nous nous sommes entretenus. Ce voyage en Hongrie est non seulement le premier d’Emmanuel Macron mais le premier d’un président français depuis 2007 tandis que Viktor Orban s’était rendu à Paris en octobre 20191.
  • « Adversaire politique ». C’est ainsi que Macron a qualifié Orban dans son discours sur les priorités de la PFUE jeudi dernier. Avant d’ajouter qu’il était un « partenaire européen » avec qui il faut « travailler ensemble » afin d’aboutir à des « compromis utiles », malgré la franche opposition du président français aux infractions à l’État de droit. Promettant de ne pas omettre certaines des mesures les plus controversées du régime hongrois comme la politique anti-LGBT du gouvernement Orban, notamment après la lettre ouverte adressée au président Français par le magazine trimestriel Têtu2, Emmanuel Macron a également affirmé que la France et la Hongrie partageaient certains intérêts comme la défense des frontières ou la mise en place d’accords économiques et industriels. Le premier geste d’Emmanuel Macron en Hongrie sera de se recueillir sur la tombe d’Agnès Heller, philosophe et figure de l’opposition à Orban décédée en 20193
  • « L’objectif affiché par les dirigeants polonais et hongrois n’a rien d’anodin. La “contre-révolution culturelle” qu’ils appellent de leurs vœux est avant tout une contre-révolution politique, qu’en d’autres temps on aurait qualifié de “réaction” », pour Pierre Buhler. Cet assaut contre l’ordre européen a été longuement étudié dans nos colonnes, notamment d’un point de vue juridique, de même que les solutions pouvant être apportées à ce « mythe d’une Union politique sans primauté juridique » . Le groupe de Visegrad, créé à l’origine (en 1991) pour accélérer l’intégration des trois ex-républiques soviétiques que sont la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie dans l’Union européenne s’illustre aussi par sa politique anti-migratoire. Le groupe avait notamment fait preuve d’une grande fermeté lors de la crise migratoire de 2015-2016 et la Tchéquie s’apprête à envoyer des troupes de soutien à la frontières polono-bélarusse4.