• Ce sommet a été longuement préparé par la réunion ministérielle associant le HRVP Borrell, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union ainsi que cinq pays du Partenariat (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie, Ukraine). Ces pays seront présents lors du sommet de Bruxelles, en l’absence symbolique du Bélarus, qui a suspendu sa participation au Partenariat le 28 juin 2021, à la suite de l’annonce de sanctions par l’Union européenne. Une chaise vide avait été conservée « pour la population » du pays (Borrell). Le Partenariat avait par ailleurs défini, en juillet 2021, un nouveau programme « en faveur de la reprise, de la résilience et des réformes assorti d’un plan économique et d’investissement ».  
  • L’économie, la gouvernance, l’environnement, le numérique et la société seront les cinq domaines prioritaires de discussion lors de ce sommet. Charles Michel affirmait, dans nos colonnes, l’intérêt pour l’Europe du développement économique des Balkans occidentaux. L’Union européenne, dans son budget, a prévu d’investir 2,3 milliards d’euros dans les pays du partenariat oriental et a annoncé l’investissement de 30 millions d’euros en Biélorussie, des fonds destinés à la population, avec, notamment, un financement des médias indépendants et des entrepreneurs exilés1. Pour autant, l’Union ne prévoit pas d’adhésion de ces pays à sa communauté, et ce malgré les velléités de la Géorgie, de la Moldavie et de l’Ukraine. 
  • Le président azéri Ilham Aliyev et le Premier ministre Nikol Pashinyan seront réunis, après un mois de novembre marqué par d’importantes tensions dans le Haut-Karabagh, un an après le cessez-le-feu signé dans la nuit du 9 au 10 novembre et alors que les provocations, notamment verbales de la part du président azéri, n’ont pas cessé.
  • En réponse à la massification de troupes et de matériel militaire russes à la frontière avec l’Ukraine, l’Union devrait réaffirmer sa solidarité vis-à-vis de l’Ukraine. La semaine dernière, Von der Leyen a déclaré que l’Union était prête à renforcer les sanctions contre la Russie (en place depuis l’annexion de la Crimée en 2014) en cas de nouvelle agression, une position partagée avec l’OTAN. Cette affirmation s’est concrétisée avec l’annonce de sanctions à l’encontre du groupe Wagner, une milice privée engagée en Ukraine et dans plusieurs pays africains à l’instar de la Libye, de la Syrie, du Mali ou de la République centrafricaine2. Ces sanctions concernent des membres de la milice et certaines organisations qui seraient liées au groupe Wagner. 
  • Le président russe a déclaré vendredi que les comportements russophobes des Ukrainiens à l’est du pays étaient « un premier pas vers le génocide ». À l’opposé, le secrétaire général de l’OTAN a refusé que la Russie interfère dans le processus d’adhésion éventuelle de l’Ukraine à l’organisation. Annalena Baerbock, nouvelle ministre des Affaires étrangères allemande, a affirmé à propos de Nord Stream 2 que « en cas de nouvelle escalade [de la situation en Ukraine], ce gazoduc ne pourrait pas être mis en service »3.
  • Rappelons tout de même que Macron et désormais Scholz privilégient un dialogue avec la Russie. Lors de leur entrevue en fin de semaine, les deux dirigeants ont réaffirmé leur attachement au sommet « format Normandie » (Allemagne, France, Ukraine, Russie). Macron s’entretiendra par ailleurs avec le président ukrainien Zelensky en marge du sommet de mercredi. Par ailleurs, à Genève se tient une réunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU consacrée au dossier ukrainien.