• Le Haut-représentant Josep Borrell a annoncé, début novembre, le retour des négociations pour sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien (JCPOA), conclu en juillet 2015, dont les États-Unis étaient sortis sous Trump en 2018. Il était accompagné d’Ali Baghéri, vice-ministre iranien chargé du Nucléaire, et faisait suite aux discussions tenues entre Johnson, Biden, Merkel et Macron en marge du G20 de Rome fin octobre. Aujourd’hui, la discussion est présidée par Enrique Mora, président du SEAE. Le premier sujet consistera à savoir si la négociation se poursuit dans les mêmes termes que six mois plus tôt, c’est-à-dire avant l’élection de l’actuel président ultraconservateur Ebrahim Raisi.
  • Depuis le mois d’avril, l’accélération du programme nucléaire iranien préoccupe la communauté internationale. Mi-août, l’AIEA publiait un rapport faisant état d’une accélération par l’Iran de l’enrichissement de son uranium, allant désormais jusqu’à 60 % (un niveau certes loin des 90 % requis pour une utilisation militaire). Mi-novembre, l’AIEA a publié un nouveau rapport, déclarant que le seuil de 60 % était déjà franchi et que les inspecteurs internationaux sont maltraités par Téhéran. Rappelons que l’accord de Vienne prévoit que l’Iran est autorisé à enrichir de l’uranium à hauteur de 3,67 %.
  • Dès aujourd’hui sera clairement posée la question du retour potentiel des États-Unis dans le JCPOA – et donc, de fait, le retrait de la plupart des sanctions qui pèsent sur Téhéran. Les États-Unis ont parlé d’une perspective de “compromis” si l’Iran affichait des intentions “sérieuses”. Rappelons que les principaux négociateurs de l’accord avec l’Iran sous Obama sont aujourd’hui à des postes centraux de l’administration Biden.
  • Pour Pierre Ramond et Léopold Wener, il faut un aggiornamento de la politique iranienne de l’Union en 3 volets : militaire (conditionnement de l’accès de l’Iran aux technologies d’armement à l’abandon par Téhéran de ses programmes de prolifération nucléaire militaire et balistique) ; diplomatique (retour de l’Iran dans le système financier international contre la ratification de plusieurs documents) ; géopolitique (institutionnalisation contrôlée de l’influence iranienne en Irak et instauration d’un “mécanisme de prévention et de gestion des crises”).