• Ce mardi 17 août, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié un nouveau rapport faisant état d’une accélération par l’Iran de l’enrichissement de son uranium, allant désormais jusqu’à 60 % d’enrichissement contre 20 % auparavant. Ces niveaux restent loin des 90 % requis pour une utilisation militaire, mais inquiètent néanmoins les États signataires de l’Accord de Vienne.
  • Depuis les années 2000, l’Iran s’est engagé dans un programme nucléaire conduisant à la production d’électricité par l’énergie nucléaire grâce à la centrale de Bouchehr, inaugurée en 2011 (et mise hors service temporairement le 21 juin dernier après un incident technique)1. Si le spectre des raisons invoquées pour légitimer ce programme nucléaire est bien plus complexe, le principal objectif est de disposer d’un argument de négociation face à son grand rival régional : Israël.
  • Le 14 juillet 2015, après des années de tensions et de négociations multilatérales, l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien (aussi connu sous son acronyme anglo-saxon JCPoA) a été signé. Si la sortie des États-Unis de l’accord sous le mandat de Donald Trump en 2018 avait porté un coup important à sa stabilité, rien ne laissait présager une telle escalade.
  • L’accord prévoit que l’Iran est autorisé à enrichir de l’uranium à hauteur de 3,67 %, ce qui correspond à un niveau d’utilisation « civil », destiné à alimenter des réacteurs nucléaires. Seulement, dans les faits, ces niveaux n’étaient pas respectés, et l’Iran enrichit son uranium depuis le mois d’avril 2021 à hauteur de 60 %, en rupture donc théoriquement de l’accord international.
  • La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (tous les trois membres de l’Accord aux côtés des États-Unis, de la Russie et de la Chine) ont réagi à travers un communiqué conjoint publié aujourd’hui2. Les trois pays appellent l’Iran à « cesser sans délai toute activité en violation du JCPoA », sans toutefois poser d’ultimatum.
  • Au début du mois d’août, les tensions avaient déjà escaladé lorsque Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient accusé l’Iran d’avoir mené une attaque de drone contre un pétrolier israélien faisant deux morts, au large d’Oman3. L’Iran se défend de vouloir utiliser cet uranium enrichi à des « fins pacifiques », mais aucune utilisation civile ne nécessite un tel niveau d’enrichissement.