• Alors que le GIEC nous avertissait lors de la publication de son dernier rapport le mois dernier de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes au cours des prochaines années en raison du réchauffement climatique, l’OMM apporte des données précises sur ces catastrophes, chiffrant leurs conséquences sur les vies et les infrastructures humaines.
  • Après les nombreux phénomènes météorologiques extrêmes de cet été, la terrible actualité de ces jours-ci marquée par le passage de l’ouragan Ida sur la côte Est des États-Unis, touchant la Louisiane avant de remonter désormais vers New York, nous offre une illustration de la violence que peuvent revêtir ces phénomènes météorologiques extrêmes.
  • La réalité du changement climatique se cache probablement dans les chiffres liés aux phénomènes météorologiques : selon le rapport de l’OMM, plus de 11.000 catastrophes ont été répertoriées durant les 50 dernières années (soit une en moyenne par jour), causant plus de 2 millions de morts et 3,64 milliards de milliards de dollars de pertes. Bonne nouvelle toutefois, si les phénomènes météorologiques deviennent plus fréquents ils causent en moyenne de moins en moins de morts, en partie grâce à la mise en place du Systèmes/services d’alerte précoce multi-aléas (MHEWSs)1.
  • Depuis 1970 le nombre de phénomènes météorologiques extrêmes a été multiplié par 4 (par 5 sur la décennie 2000-2009), causant ainsi de plus en plus de dégâts chaque année. Les pays le plus touchés par ces catastrophes se trouvent majoritairement en Afrique et en Asie, où les sécheresses causent des famines ainsi que des phénomènes météorologiques et hydrologiques, mais également en Russie, qui a connu une année noire en 2010 en raison de températures extrêmes faisant plus de 55.000 morts2.
  • La fréquence des catastrophes a quant à elle progressivement augmenté depuis le début des années 1970 pour culminer à 3536 phénomènes météorologiques extrêmes recensés durant la décennie 2000-2009, avant de baisser légèrement durant la décennie suivante. Les coûts liés à ces catastrophes augmentent eux sans discontinuer depuis 1970 avec 1 381 000 millions de dollars de dégâts causés par des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques (majoritairement des tempêtes) durant la décennie 2010-2019 contre 175 400 millions entre 1970 et 1979.
  • Les économies en développement sont majoritairement impactées par ces catastrophes météorologiques, elles sont touchées par 71 % de ces phénomènes et accusent 91 % des décès causés par ces dernières. Les économies avancées, quant à elles, subissent à l’inverse les pertes économiques les plus importantes : 59 % des coûts liés sur la période 1970-2019, tandis qu’elles ne sont touchées que par 24 % des catastrophes.
  • En Europe, les dix phénomènes météorologiques extrêmes les plus meurtriers durant les 50 dernières années ont été des vagues de chaleur extrêmes, notamment en 2003 lorsque celles-ci ont causé la mort de plus de 72.000 personnes principalement en Italie, en France, en Espagne et en Allemagne. Les températures extrêmes sont à l’origine de 93 % des morts sur la période (148 109 victimes), tandis que les catastrophes qui entraînent le plus de pertes économiques sont principalement des inondations, comme celles qui ont dernièrement touché l’Allemagne, et plus récemment l’Espagne.
Sources
  1. Organisation météorologique mondiale, Multi-hazard early warning systems (MHEWS) Concept, policy context and assessments, février 2020.
  2. Organisation météorologique mondiale, WMO Atlas of Mortality and Economic Losses from Weather, Climate and Water Extremes (1970 – 2019), 1er septembre 2021.