• Marine Le Pen sera autrement bien accueillie que le polémiste. Elle rencontrera le Premier ministre hongrois dans son bureau avant un déjeuner puis une conférence de presse en compagnie d’Orban. Matteo Salvini avait fait l’objet d’un accueil semblable, tandis que la rencontre entre Zemmour et Orban durant le sommet de Budapest avait été plus brève, et privée.
  • La candidate d’extrême-droite à l’élection présidentielle avait rencontré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki le 22 octobre, et avait soutenu la Pologne dans son conflit avec l’Europe. Mais Marine Le Pen, du fait de son lien avec la Russie, est considérée comme un obstacle par le PiS, virulent à l’égard de la Russie de Poutine. Matteo Salvini et sa Ligue ont, eux, abandonné leur soutien à la Russie depuis un an en votant et en appelant à des résolutions condamnant le Président russe. 
  • Ces rencontres entre des dirigeants européens d’extrême droite pourraient mener à la formation d’un groupe européen commun, sujet de discussion entre leurs différents partis et qui est l’une des ambitions d’Orban, alors que le PiS, le Rassemblement national (avec la Ligue) et le Fidesz font respectivement partie du groupe Conservateurs et Réformateurs, de Identité et démocratie et des non-inscrits. 
  • Cette constellation de dirigeants d’extrême droite peut être qualifiée de néonationaliste, un courant rompant avec le nationalisme traditionnel en tant qu’il intègre des thématiques communes et européennes comme la critique des élites ou la question de l’accueil des migrants. Ce courant avait trouvé un réel soutien dans les Etats-Unis de Donald Trump comme en a témoigné la présence de Mike Pence au sommet hongrois de septembre dernier.
  • Selon Viktor Orban, l’Europe est “blanche et chrétienne”, théorie qu’il a notamment développée dans son discours de lancement de la campagne pour les élections européennes de 2019, qu’Olivier Roy et Ramona Bloj ont analysé dans les colonnes du Grand Continent en avril 2019.  
  • Budapest semble aujourd’hui être un lieu de pèlerinage pour les dirigeants souverainistes européens. Marine Le Pen y vient ainsi en quête d’une stature présidentielle face à son potentiel concurrent Eric Zemmour1, et Orban a également un intérêt dans ce rayonnement européen du fait des élections législatives d’avril 2022 où il fera face à un candidat unique.
Sources
  1. Les Echos, Présidentielle 2022 : ce que Marine Le Pen va chercher auprès de Viktor Orban, Pierre-Alain Furbury, 26 octobre 2021