• Ce sommet, qui se tient tous les deux ans depuis 2015, permet à un ensemble d’acteurs politiques et d’associations conservatrices de promouvoir leurs politiques démographiques, alors que la baisse du nombre moyen d’enfants par femme depuis le début des années 2000 est perçu par eux comme un symbole du déclin de l’Europe. Andrej Babis, président du gouvernement tchèque depuis 2017, a ainsi pu affirmer « La seule solution durable contre l’extinction de l’Europe est l’accroissement du taux de natalité. » Ce sommet de 2021, qui a eu pour principal objet la question du lien entre le développement durable et la démographie, a été loué par des acteurs tels que la European Large Families Confederation, une confédération d’associations de familles nombreuses européennes. 
  • Dans la Hongrie d’Orban, la politique familiale, menée par Katalin Novak, ministre chargée de la Famille, favorise ainsi la fécondité par un ensemble d’aides financières. Dans le même temps, le gouvernement hongrois mène une politique migratoire très stricte, et la Hongrie a déjà été condamnée en mai 2020 par la CJUE pour l’accueil que le pays réservait aux migrants.  
  • Ce rendez-vous sert aussi aux conservateurs et nationalistes à rappeler leur ascension et leurs points de convergences en Europe depuis les années 2010. Il faut cependant noter qu’Orban n’a (toujours) pas invité Marine Le Pen, qui essaie pourtant de construire un réseau transnational de dirigeants de sa veine politique. Le dirigeant hongrois semble ainsi confirmer une orientation stratégique prise depuis quelques années.
  • Les partis politiques conservateurs au pouvoir ont mené des politiques démographiques et familiales très contestées. L’avortement a ainsi été interdit en Pologne, sauf malformation grave du foetus, et l’Irlande avait, jusqu’en 2014, la politique la plus répressive en Europe sur la matière.
  • Ces démocraties illibérales se trouvent en porte-à-faux par rapport aux traités et aux institutions européennes. Leurs attaques contre le pluralisme démocratique ou contre les droits des femmes ont donc valu à la Pologne et à la Hongrie des condamnations de la part des dirigeants des instances européennes, Ursula von der Leyen ayant par exemple qualifié de « honte » la récente loi hongroise sur l’interdiction de la « promotion de l’homosexualité » auprès des mineurs.