• Peter Marki-Zay est le maire d’une petite ville du sud de la Hongrie,  Hodmezovasarhely, ancien bastion du Fidesz. Conservateur, fervent croyant, ancien électeur de Fidesz et père de sept enfants, l’ancien directeur marketing est l’opposant parfait face à Viktor Orbán, qui ne peut plus se positionner en tant que seul défenseur d’une Hongrie conservatrice et traditionaliste. Marki-Zay se présente ainsi comme un candidat anti-élite et anti-corruption.
  • Sa position d’outsider non inscrit dans un parti lui permet de se présenter comme un “candidat civique” et de proposer une ligne d’équilibre avec les six partis de l’opposition à Orbán dont l’arc politique va de la gauche à l’extrême droite, de la Coalition démocratique au Jobbik.
  • Le taux de participation a été particulièrement élevé : les primaires ont mobilisé 800 000 électeurs, un chiffre important dans un pays de près de 9,8 millions d’habitants. Au premier tour, le maire écologiste de Budapest, Gergely Karcsony, s’était retiré de l’élection alors même qu’il était arrivé deuxième, devant Marki-Zay, expliquant sa décision par le fait que les idées de gauche n’étaient pas majoritaires en Hongrie. Au second tour ensuite, Marki-Zay a triomphé face à Klara Dobrev, une eurodéputée sociale-démocrate attaquée par le Premier ministre parce que femme de l’ancien Premier ministre,  Ferenc Gyurcsány. Celle-ci a immédiatement annoncé qu’elle se rangeait derrière l’opposant à Orbán pour « défaire » le régime instauré par ce dernier. 
  • Ce danger pour le Premier ministre hongrois s’inscrit dans un contexte plus large de crise du groupe de Visegrad, créé par la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque en 1991 principalement pour lutter contre la politique migratoire de l’Union. En effet, depuis le début de l’année 2021, les Tchèques et les Slovaques critiquent la raison d’être politique du groupe, et Andrej Babis avait notamment affirmé que le Groupe V4 n’est “pas un bloc politique mais un bloc économique”.
  • Viktor Orbán, Premier ministre hongrois depuis 2010, est sérieusement menacé par cette “coalition des purs” telle qu’elle est qualifiée par son leader, et Marki-Zay a une chance de l’emporter aux élections législatives d’avril 2022.  Le Fidesz a lancé une campagne sur les réseaux sociaux désignant notamment Marki-Zay de “candidat de Bruxelles”, tandis que les médias nationaux n’ont pas couvert la désignation de ce dernier.