Hana Lundiaková, Co je ti do toho (Qu’est-ce que ça peut te faire), Větrné Mlýny, 2021

Voici une métamorphose, une Verwandlung splendide et dure. Qu’est-ce que ça peut te faire n’est pas l’histoire d’une relation hétérosexuelle classique ou d’un triangle amoureux à laquelle on aurait rajouté une touche d’érotisme. C’est l’histoire d’une obsession. D’un désir obsessionnel de comprendre l’autre et soi-même, quel qu’en soit le prix, si élevé soit-il. Car le tabou qui frappe l’amour liant un adolescent de treize ans et une femme de l’âge du Christ révèle non seulement le choc des valeurs individuelles, mais aussi celui des langues et des cultures au sein d’une société marquée par l’hypocrisie.

À chaque chapitre, ces deux êtres se rapprochent de plus en plus, jusqu’à se rencontrer en un lieu où personne ne peut les suivre, et que personne ne peut leur prendre. Un lieu vers lequel, peut-être, nous nous dirigeons tous, bien que nous en ayons peur. Et si, pour une fois, nous nous transformions en ce que nous sommes vraiment ? Attention, ce livre provoque des réactions physiologiques…

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Carlos J. Pessoa, Teatro (In)Completo – Volume I  (Théâtre (In)complet  – Volume I), Lajes do Pico, Companhia das Ilhas, décembre 2020

Dans une période suspendue qui n’en finit pas, alors que le théâtre n’est plus joué sur scène, il demeure essentiel de le lire, même si on y perd la dimension performative qui est peut-être sa définition même. Mais on peut garder l’espoir que la nostalgie de la scène reste vivante dans son évocation à travers les mots inscrits sur la page. Publier et lire des textes pour le théâtre, en particulier ceux des auteurs contemporains vivants, est un choix important pour que leur parole ne se taise pas, en attendant qu’elle revienne à la scène.

Après avoir publié Trois textes excentriques en 2018, Carlos J.Pessoa (auteur qui collabore régulièrement avec le Théâtre du Garage) revient à l’éditeur Companhia das Ilhas avec le premier volume de son Théâtre (in)complet. Il explique : « De ma confrontation avec la violence naissent des pièces de théâtre, des scènes de conflit, de pansage de blessures, et une réflexion sur les principes de liberté et de démocratie (aujourd’hui, il ne fait jamais de mal de rappeler ce qui semble évident), sur lesquels tout espoir d’entente entre les êtres est fondé. Les intrigues sont indirectes et croisées : il s’agit d’histoires dans les histoires, d’hyper-histoires ; les sujets sont multiples, concaténés ou non, évanescents ; le style se résume à l’amusement, au jeu et à la course, il est dense et quotidien, moitié philosophie et moitié conversation de taxi. Dans ces pièces, il y a une grande liberté, une autosuffisance équilibrée par l’autocritique, une paternité qui se défait de son auctorialité, comme si l’exercice d’écriture et de mise en scène était raisonnable seulement sous cette forme d’expression. L’idée même d’écrire avec une réticence à la scène, une écriture incomplète, qui est ainsi assumée, découle de cette éthique inséparable de l’esthétique, comme si la scène était le cadre qui peut juger les mots. Or, il en va d’un jugement sur moi-même, oui, mais surtout de la possibilité d’un processus de connaissance : connaissance de soi, inter-connaissance, naître avec le monde et avec les autres, naître avec le paradoxe. Chaque pièce est un souffle de vie, l’hypothèse qui m’accuse, me condamne, mais aussi me réhabilite. Et dans la réhabilitation il y a les charbons brûlants d’un nouvel incendie. »

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Giorgio Falco, Flashover. Incendio a Venezia. Photographies de Sabrina Ragucci, Einaudi, 2020

« Ce feu est humble, il se nourrit de faits divers pour devenir inclassable : ni roman, ni récit, ni essai, ni nouvelle, ni poésie ».

Le soir du 29 janvier 1996, les flammes illuminent le ciel de Venise : le célèbre théâtre de La Fenice (« le Phénix ») , nom prédestiné pour un théâtre qui aura connu deux incendies, brûle de nouveau. Enrico Carella, patron d’une petite entreprise de maintenance, est soupçonné d’avoir mis le feu au théâtre pour éviter de payer des pénalités pour retard de travaux. C’est l’une des références mondiales de l’art lyrique qui part en fumée sous les yeux stupéfaits des Italiens.

Flashover. Incendio a Venezia est le dernier, atypique, inclassable ouvrage de Giorgio Falco (Abbiategrasso, Milan, 1967), un livre qui, aux dires de son auteur, « s’identifie avec l’objet même de la narration, un livre qui prend feu page après page […] » jusqu’à la catharsis finale, au flashover, la phase exponentielle de l’incendie quand l’ensemble brûle à l’unisson.

Giorgio Falco a écrit un livre qui, à l’instar d’un incendie, illumine en le dévorant son objet : par le biais de la reconstruction, plutôt de la déconstruction, d’un fait divers auquel s’ajoutent les fragments d’une réalité socio-politique plus ample, il dresse le portrait, masqué, des dernières décennies de l’histoire italienne, depuis les années 90.

Comme dans un contre-champ discret, les photographies de Sabrina Ragucci épinglent les mots qui recomposent, au fil des pages, les fragments d’une histoire collective, anonyme. Peuplé par de personnages qui n’ont pas de visages, des non-personnages, des masques, Flashover devient ainsi l’autobiographie d’une nation entière : « Chaque flamme – dit son auteur – brûle, solitaire, dans un passé instantané, ni présent, ni passé, pour cela le flashover est notre contemporanéité.  »

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Giulia Fanfani, Arnaldo Liberati e Alessia Vezzoni (éd.), La Guerra di Gadda. Lettere e immagini (1915-1919), Adelphi, 2021

Il faudra attendre l’année 1955 pour voir publiée sous le titre Journal de guerre et de captivité (traduit en français par Monique Baccelli, Christian Bourgois, 1993) une magnifique série de journaux qui relatent l’expérience que Gadda a fait de la guerre de 1914-1918. En 1915, il s’engagea en tant que volontaire dans la Grande Guerre avec son frère Enrico, alors qu’ils étudiaient tous deux à l’École polytechnique de Milan. Carlo Emilio a 22 ans, Enrico 19.

Adelphi publie aujourd’hui une sélection de cent-vingt-et-uns lettres et documents, choisis parmi des milliers, adressés par Gadda depuis le front à sa mère Adele Lehr, à sa sœur Clara et à son frère Enrico, mais aussi à d’autres membres de la famille. Soigneusement choisi et édité, cet ample recueil de lettres, cartes postales, photographies, pour la presque totalité inédites, laisse transparaître le talent de l’écrivain que l’on connaît.

Des glaciers de l’Adamello à la captivité en Allemagne, en passant par le froid, la faim et les difficultés, la défaite de Caporetto et les sentiments de honte et inutilité suscitées par les horreurs de la guerre, sa participation au conflit fut caractérisée par une fermeté et un sens du devoir indéfectibles.

À son retour à Milan en janvier 1919, l’annonce de la mort de son frère Enrico, aviateur, que sa famille lui avait cachée, le jeta dans un état de profonde dépression, dont il eut du mal à se remettre.

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László Kollár-Klemencz, Miért távolodnak a dolgok ? (Pourquoi les choses s’éloignent-elles ?), Budapest, Magvető, 2021

« Peut-être Sindbad aurait-il été cet homme doux et pensif s’il avait atteint l’âge de la virilité mûre. Il aurait été comme Toszka, le héros de ces nouvelles qui forment presque un roman. Il ne fait qu’observer, vivre, aimer et il essaye d’être droit et juste tout en laissant les choses se produire comme elles l’entendent. Une sérénité irrésistible et une certaine insolence émanent de lui : on ne peut que le suivre et voir le monde comme lui. Il est l’alter ego lyrique de l’auteur, László Kollár-Klemencz, chanteur, cinéaste et auteur-compositeur. C’est une prose passionnée mais humble, mélodique mais précise.

Peut-être que toutes ces choses vont côte-à-côte parce que le protagoniste vit dans une ferme, proche de la nature, qu’il sait que la mort fait partie de la vie et qu’il voit la beauté simple du désir, de la disparition et de la fidélité. Toszka s’émerveille de tout, il admire l’existence, notre diversité et toute la variété des choses que nous pouvons désirer. Il rencontre des personnages étranges, il voit des destins difficiles, des gloires passagères, des chemins de vie qui semblent incassables, mais qui s’écroulent comme des baguettes. Et pourtant, il ne s’effondre pas, il ne se regrette pas. Il est sensible et honnête, quiétude et bonne humeur émanent de lui. On retrouve dans chaque nouvelle le plaisir de la vie quotidienne et la magie derrière les événements simples. » (Krisztián Grecsó)

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Klaus Høeck, Password, Copenhague, Gyldendal, février 2021

Klaus Høeck, le roi du modernisme lyrique danois et dans sa jeunesse l’auteur d’une couronne de sonnets à Ulrike Meinhof, combine toujours dans sa poésie de strictes systèmes métriques et mathématiques avec une improvisation complètement jazz. À 82 ans, il publie son dernier recueil de poème, Password – et il proclame que c’est le dernier.

Password concerne toute la vie, tout ce qu’il y a entre le ciel et la terre. On y trouve des poèmes sur la vieillesse, sur les promenades solitaires dans les bois et sur la société et la politique. Et beaucoup d’humour. Password regarde en face les monstres de la réalité, mais se réjouit également du monde sensible, perçu dans la solitude ou en bonne compagnie. Certains poèmes protestent contre l’empiètement de l’agriculture sur les environs, et d’autres rendent hommage à l’art et à la littérature. Enfin, Password parle de la mort, qui trouvera certainement le poète un jour, sans quoi il ira lui-même la trouver.

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Andris Kalnozols, Kalendārs mani sauc (Moi c’est Calendrier), Orbita, décembre 2020

L’accueil du premier roman du marionnettiste et dramaturge Andris Kalnozols Kalendārs mani sauc (M’appelle Calendrier ou Moi c’est Calendrier), publié en décembre dernier aux exigeantes éditions Orbita, a été unanime. Lecteurs, critiques, académiques, confrères et consœurs saluent, envoûtés, le coup de maître, célèbrent le livre incontournable du moment, tandis que l’imprimeur enchaîne les tirages. C’est de fait un phénomène de librairie exceptionnel à Riga ; les lecteurs lettons ont le sentiment d’avoir trouvé le texte emblématique où se reflètent leurs inquiétudes et aspirations, dans cette singulière période de détresse, d’incertitude et d’isolement. C’est un livre qui leur fait du bien.

Kalendārs mani sauc, c’est le monologue d’Oskars – un journal intime qui se déploie durant cinquante-deux semaines d’une année de sa vie. Âgé d’une petite quarantaine d’années, il vit avec sa vieille mère dans une bourgade courlandaise et souffre d’une maladie mentale qui le handicape sans être nommée – on aurait dit autrefois de lui qu’il était un « original » un « simple d’esprit » ou un « innocent », on le dirait peut-être aujourd’hui porteur du syndrome d’Asperger, tant sa pathologie oscille entre bizarrerie, naïveté, inadaptation au monde et une forme de génie. Il ne travaille pas, mais sa vie sociale est loin d’être nulle. Son goût pour la réflexion est stimulé par la demande que lui a faite le pasteur du coin de consigner dans un agenda les réflexions que lui inspire le « mot de la semaine » qu’il doit choisir – une contrainte qui rapproche le texte de la littérature d’idées. Semaine après semaine, une méditation abstraite sur les choses de la vie se tresse au récit du train des jours. Dès les premières pages de son journal, il raconte comment, pour surmonter son incapacité à exprimer son amour pour une jeune fille croisée à la cafétéria, il a décidé d’apprendre par cœur toutes les fêtes du calendrier (la tradition de la fête du prénom est extrêmement vivace en Lettonie). Localement, la prouesse d’Oskars est devenue un divertissement ; on s’amuse à lui demander pour telle date, le prénom correspondant – et vice versa. De cette faculté découle le sobriquet de « Calendrier » dont il est affublé. Oskars se démarque aussi par sa volonté de faire le Bien. Cette bonne volonté l’entraîne dans toutes sortes de mésaventures hautement cocasses qui sont l’occasion de scènes picaresques avec des personnages hauts en couleur, largement inspirés de modèles vivants.

Au théâtre déjà, Kalnozols s’était illustré par son intérêt pour les déclassés, les marginaux, les cabossés de la vie. La vraie réussite de ce premier roman tient à l’installation de cet imaginaire dans une écriture en letton sans véritable équivalent – une oralité savamment stylisée. 

« L’une des qualités les plus étonnantes de ce roman tient à cette langue unique que Kalnozols a inventée, celle avec laquelle Oskars parle ou plutôt écrit. Il use de la langue comme un enfant qui sait comment composer des phrases correctes, mais qui, constamment se laisse déborder par d’infimes et merveilleux déplacements de sens, de petites fautes, et aussi toutes sortes de blagues plus ou moins conscientes. Au bout du compte, le texte pétille de phrases bizarres, avec la clarté cristalline de l’enfance, il énonce des paradoxes du quotidien. » (Kārlis Vērdiņš)

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Adrian Șchiop, Să ne fie la toți la fel de rău (Que ça aille mal pour tous), Iași, Polirom, 2021

Après le bestseller Les soldats. Histoire de Ferentari, Adrian Șchiop revient avec un nouveau roman qui explore le thème de l’homosexualité et de la misère dans les couches pauvres de la société. Adi commence une relation improbable avec Florin, un policier de 42 ans, divorcé et alcoolique, très autoritaire et toujours hésitant en ce qui concerne ses sentiments, par déformation professionnelle et à cause de l’image personnelle qu’il veut défendre. L’histoire des deux personnages est interrompue par la pandémie de coronavirus, qui oblige Adi à déménager à la campagne, chez ses parents, pour des raisons de santé et d’argent. Là-bas, il retrouve son ancienne amie Andreea, une infirmière forte en gueule, qui vient d’être transférée du cabinet scolaire où elle travaillait au Département de santé publique (DSP). Que ça aille mal pour tous est une incursion brutale et profonde dans le monde LGBT, où le combat pour se faire reconnaître par la société est parfois plus important que ses propres sentiments.

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Joy Sorman, À la folie, Flammarion, février 2021

« Ce jour-là j’ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s’éteint jamais, au bout d’un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c’est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d’isolement et les injections à haute dose. Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les éloigne définitivement de cet élan-là. »

Durant toute une année, Joy Sorman s’est rendue au pavillon 4B d’un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l’on dit fous et de leurs soignants. De ces hommes et de ces femmes aux existences abîmées, l’auteure a fait un livre dont Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages. À la folie est le roman de leur vie enfermée.

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Olivier Bourdeaut, Florida, Finitude, mars 2021

« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. »

«  Florida est impressionnant de maîtrise, peut-être le plus beau livre d’Olivier Bourdeaut, le plus fort en tout cas […], celui qui l’intronise définitivement parmi les vrais romanciers de ce temps. » (Olivier Mony, Livres Hebdo)

À paraître le 4 mars 2021

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Juan Manuel Gil, Trigo limpio (Blanc comme neige), Seix Barral, mars 2021

Vingt-cinq ans après avoir joué un rôle dans une farce qui marquera le cours de la vie d’un groupe d’amis, le narrateur anonyme de ce roman reçoit un message de Simón, un membre du gang qui a disparu un beau jour sans laisser de trace, avec une proposition inattendue : pourquoi ne pas écrire sur nous, sur ce qui nous est arrivé ?

Comme un faux roman policier, Trigo limpio suit les pas d’un écrivain prêt à tout pour façonner le roman parfait alors qu’il enquête sur un passé qui ne ressemble guère à ce dont il se souvient de son enfance perdue dans une banlieue. Un jeu littéraire dans lequel le lecteur est invité à relier les pièces d’un puzzle astucieux.

Armé d’un humour intelligent et désireux de franchir toutes les frontières entre réalité et fiction, Juan Manuel Gil a remporté le prix Biblioteca Breve 2021 avec cet hommage lucide à la puissance universelle du récit et au refuge que représente la lecture.

À paraître le 10 mars 2021.

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Maria Dorothea Schrattenholz, Protosjel (Proto-âme), Forlaget Oktober, 2021

« Nous empochons ce que nous pouvons
nous perdons certaines choses ensemble
nous perdons certaines choses seuls
si les cellules commencent à se diviser
elles ne peuvent s’arrêter
votre sang mûrit rapidement, vous êtes riche
en dioxyde de carbone
l’or dans le corps humain
est concentré autour du cœur. »

Elle assiste à la disparition progressive de son plus proche parent. À l’intérieur de lui règne une guerre qui décompose inlassablement le corps. Elle décide de construire une machine qui libère son âme du corps.

Protosjel (Proto-âme) est un recueil de poésie avec une touche de science-fiction, sur la maladie, le chagrin et la décomposition écrit dans une langue délicate, corporelle, fébrile et pleine de contrastes. Les sciences naturelles et la philosophie s’intègrent à un flux d’images qui se déplacent au-delà des frontières entre les différentes sphères de la perception, entre le corps et son environnement, la conscience et la matière, l’intérieur et l’extérieur, la vie et la mort.

«  Une poésie courageuse qui frappe le lecteur et notre époque au cœur… Protosjel est une machine de langage qui continue à fredonner dans le lecteur longtemps après avoir terminé le livre. Sa force réside dans la façon dont les grandes idées sont exprimées sous forme de petites images délicates, à l’image d’un corps qui disparaîtrait lentement et serait remplacé par une petite chose de verre que l’on peut mettre dans sa poche et emporter partout.  » (Johannes Grytnes, Bergens Tidende)

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Crédits
Cette sélection, coordonnée par Mathieu Roger-Lacan, a été composée grâce à Andrea Apostu (roumain), Nicolas Auzanneau (letton), Teresa Bartolomei (portugais), Ildikó Józan, Benoît Meunier (tchèque), Lilian Munk Rösing (danois), Irene Nanni (italien), Florent Zemmouche (espagnol), Inger Wold Lund (norvégien).