Aujourd’hui, le Conseil de l’Union Agriculture et Pêche se réunit pour la dernière fois cette année. 

  • Querelles. Lors du dernier Conseil de l’année dédié à cette compétence, les ministres des États membres vont notamment se livrer à d’interminables tractations sur la répartition des quotas de pêche (ou totaux admissibles de captures) dans trois zones : Atlantique et mer du Nord, certains stocks d’eau profonde, mer Méditerranée et mer Noire.
  • La pêche, enjeu du Brexit. Si les États membres se querellent sur l’attribution des quotas de pêche par État, ils sont unis pour défendre le volume global de pêche de l’Union face aux positions des Britanniques sur le sujet.
  • La situation actuelle. La pêche représente une part infime des PIB du Royaume-Uni et des États côtiers du Nord (moins de 0,1 %), mais beaucoup de communes littorales dépendent largement de la pêche. Actuellement, les ZEE des États membres (et du Royaume-Uni jusqu’à fin décembre) sont gérées au niveau européen et les quotas sont répartis dans ce fameux dernier Conseil « Agriculture et Pêche » de l’année. Au-delà des quotas, la vente des fruits de la pêche est libéralisée dans le marché commun et le Royaume-Uni exporte quasiment les trois quarts de ses poissons dans les États membres.
  • La position britannique sur la pêche. Le Royaume-Uni veut récupérer une bonne partie de sa ZEE ou au moins bénéficier de quotas de pêche élevés dans ses eaux, tout en pouvant vendre sa pêche librement dans l’Union. Il voudrait renégocier chaque année avec l’Union les quotas.
  • La position européenne sur la pêche. L’Union veut conserver des quotas de pêche élevés pour les pêcheurs européens dans les eaux britanniques sans avoir à les renégocier chaque année. Si le Royaume-Uni refuse, elle est prête à mettre en place des droits de douane élevés à l’importation de la pêche britannique dans l’Union.
  • On ne sait toujours pas. À midi, hier, Ursula von der Leyen et Boris Johnson ont indiqué souhaiter poursuivre leurs négociations et ne pas avoir trouvé d’accord. La veille, la Marine britannique a annoncé qu’en cas d’absence d’accord, elle positionnerait des navires pour protéger les zones de pêche britanniques. Le dénouement aura peut-être lieu cette semaine.