Aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov devait se rendre en Croatie puis en Bosnie. La visite a été annulée après que Lavrov est entré en contact avec un positif au coronavirus et s’est auto-isolé.

  • Les Balkans et les pays de l’ex-Yougoslavie sont au cœur du jeu des puissances. Europe, Russie, États-Unis, Turquie, Chine, chaque camp possède ses attaches sur places et sa propre stratégie. 
  • La Russie cherche davantage à détacher la région de l’Europe et éviter l’arrimage des pays de l’ex-Yougoslavie à l’Union. 
  • Tactique et idéologie. Pour Pierre Vimont, diplomate et envoyé spécial du président de la République pour l’architecture de sécurité et de confiance avec la Russie, que nous recevions pour un mardi, la politique étrangère de Poutine en Syrie le montre « plus tacticien que visionnaire ». 
  • La stratégie Macron en question. La stratégie de rapprochement et de dialogue avec la Russie portée par le président français pourrait ne pas avoir porté ses fruits.1
  • De son côté, la Chine investit massivement. Les investissements de Pékin en Bosnie ont dépassé à eux seuls 2,6 milliards d’euros en 2016 et 2017 (le PIB du pays en 2017 s’élevait à 17 milliards d’euros).
  • Et la Turquie fait jouer le triptyque religieux, économique et culturel, qui a permis à Ankara de tisser des liens étroits avec la Serbie, le Kosovo, l’Albanie et la Bosnie.2

Nota bene  : Le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov est un lecteur attentif de la doctrine Primakov, fondamentale pour comprendre les orientations stratégiques de la politique étrangère russe. Nous vous proposons de la lire ici

Sources
  1. BELAICH Sophie, 20 ans après Poutine  : une conversation entre Vimont, Tenzer, Ackerman, Le Grand Continent, 7 mai 2020
  2. CAILLAUD Matthieu, Les Balkans, prochain échiquier du jeu des puissances  ?, Le Grand Continent, 16 septembre 2018