Hier s’est tenu le premier tour des élections générales boliviennes, pour élire le président, le vice-président, les membres de la Chambre des députés et les membres du Sénat.

  • La victoire de la gauche. Le Mouvement vers le socialisme, guidé par Luis Arce, l’a emporté selon les estimations, devant le Centre de Carlos Mesa.1
  • Le temps long de la crise bolivienne. Bientôt un an après la démission d’Evo Morales, l’exemple bolivien demeure un cas d’école des effets de la fragilité institutionnelle. De la mise en place de nouvelles institutions à leurs remises en cause à la fin des années 2010, lisez la synthèse de Garance Robert et Daniel Vásquez.2
  • En particulier, le Tribunal suprême électoral (TSE). En décembre 2019, son président, Salvador Romero, nous déclarait : « Malgré des tensions latentes, les forces politiques ont jusqu’à présent donné des signaux clairs et forts pour chercher un consensus et un accord ».3
  • Le retour de la tentation militaire en Amérique latine. « Si l’action des militaires boliviens était le signal d’un retour des armées latino-américaines dans le rôle d’arbitres politiques qui les a caractérisées pendant la plus grande part du XXe siècle, nous ferions face à un phénomène dont les risques ne peuvent être sous-estimés. »

Nota bene  « Quand les militaires deviennent arbitres des conflits politiques dans des sociétés polarisées, le résultat est toujours une aggravation des conflits politiques ».4

Sources
  1. BOSCH Felipe, Enjeux des élections en Bolivie, Le Grand Continent, 18 octobre 2020.
  2. ROBERT Garance, VASQUEZ Daniel, Avant l’élection  : le temps long de la crise bolivienne, Le Grand Continent, 17 octobre 2020.
  3. ZEMMOUCHE Florent, Conversation avec Salvador Romero Ballivián, président du Tribunal électoral suprême de Bolivie, Le Grand Continent, 26 décembre 2019.
  4. LEVITSKY Steven, MURILLO Maria Victoria, Le retour de la tentation militaire en Amérique latine, Le Grand Continent, 12 octobre 2020.