Présidentielles américaines : un non-débat de plus

Ce soir (nuit en Europe), jeudi 22 octobre, Trump et Biden se livreront au dernier débat de la présidentielle américaine, à Nashville, avant la grande échéance du mardi 3 novembre.

• Le dernier d’une série accidentée. Le 29 septembre, Biden et Trump s’étaient livrés à un simulacre de débat largement rythmé par des coupures de parole. Le débat prévu jeudi dernier, le 15 octobre, a été annulé car l’équipe de Trump a refusé qu’il ne se déroule en visioconférence. Les deux candidats ont alors chacun de leur côté, sans se croiser, sur des chaînes interposées, répondu aux questions des électeurs. Jeudi sera donc leur dernière confrontation physique.
• Les médias américains face au débat. Biden a répondu aux électeurs sur ABC la semaine dernière et Trump sur NBC. Mais c’est évidemment la chaîne Fox News qui se trouve au cœur du débat. « En transformant les élections en une sorte de match de football, la couverture de Fox News conduit les petits donateurs à être moins efficaces, et à être beaucoup plus enclins à jeter leur argent par la fenêtre. »¹
• Justement, les financements de campagne. Les montants immenses de financement ne cessent de s’accroître, mais en septembre, Biden a pris un net avantage sur Trump. Le républicain a obtenu 247,8 millions de dollars en septembre, contre 383 pour le démocrate. Une situation qui contraste largement avec les primaires, où les ressources de Biden étaient encore modestes.

• L’état des sondages. Biden a encore accru son avance par rapport à Trump cette semaine, même s’il faut rester prudent tant le système électoral américain est complexe.
• L’enjeu des swing states. Dans ces États décisifs (en particulier la Floride, la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin, la Caroline du Nord et l’Arizona), Biden serait en tête devant Trump.
• Trump, des symptômes et la guerre. Pour Alain Badiou, « Déboulonner Trump à partir de la logique du scandale n’a aucun avenir. [..] Si cela se maintient, et n’est pas transformé, mon hypothèse est que nous irons à la guerre. Il n’y aura aucune force pour s’y opposer véritablement. Tout le monde sera drainé. Ce ne sera pas comme en 1939, mais comme en 1914, c’est-à-dire une guerre qui avait déjà lieu, entre intérêts nationaux et intérêts impériaux. »²