Ashgabat. Malgré son indépendance en 1991, à la chute de l’Union soviétique, la République du Turkménistan a conservé le caractère conservateur et totalitaire qui existaient alors. Actuellement, au sein de l’Asie centrale, elle fait figure d’élève « à la traine » mais prometteur d’un point de vue économique1. En effet, depuis 2008 le pays n’a connu une diminution de son PIB qu’en 2015. Cela lui a d’ailleurs presque permis de rattraper l’Ouzbékistan en 2017, deuxième meilleur élève de la région, très loin derrière le Kazakhstan.

Depuis l’indépendance du Turkménistan, les relations entre l’Union européenne et ce dernier sont globalement sporadiques. En 2007, un dialogue annuel a débuté autour de la question des droits humains, sujet épineux au sein de la République dirigée fermement par Gurbanguly Berdimuhamedow depuis 2006. Le pays est régulièrement la cible de rapports émis par des organisations de défense des droits humains comme International Partnership for Human Rights ou Human Rights Watch. C’est dans ce contexte que s’est rendue à Ashgabat samedi dernier, le 6 juillet 2019, Federica Mogherini, la haute représentante pour la politique étrangère de l’Union européenne. À travers cette venue, il s’agissait de mettre en place une délégation représentant l’Union européenne. Le Turkménistan était le dernier pays de la région a en être dépourvu2.

La présence de l’une des représentantes de l’Union à Ashgabat n’est pas anodin. Premièrement, en plein coeur de « l’affaire Rackete », l’Union cherche à réaffirmer ses valeurs de défense des droits humains auprès d’États jugés répressifs comme le Turkménistan ou le Kirghizstan, souvent considéré comme l’État le plus démocratique de la région, où Mme Mogherini doit se rendre ensuite. De plus, l’autre sujet de discussion fut la construction d’un gazoduc reliant le Turkménistan à l’Inde et passant par l’Afghanistan et le Pakistan. C’est dans cette optique qu’a été signé l’accord sur la création d’une délégation européenne entre le Turkménistan, l’Union et la Communauté européenne de l’énergie atomique3.

Perspectives :

  • La venue de Federica Mogherini au Turkménistan, puis au Kirghizstan, est aussi marquée par des discussions autour de la libérations de certains prisonniers. Cela sera-t-il permis par un rapprochement entre l’Union et ces deux États