Face à la crise de gouvernement, Kurz sort vainqueur des urnes

Vienne. Les autrichiens étaient appelés aux urnes pour désigner 19 députés européens. En 2014, l’ÖVP (PPE) avait remporté le scrutin avec 26,98 % (5 sièges), talonnés par le SPÖ (S&D) avec 24,09 % (également 5 sièges), suivis un peu plus loin par le FPÖ (ENL) avec 19,72 % et quatre sièges. Les Verts avaient reçu trois mandats et les libéraux du parti NEOS affilié à l’ALDE s’étaient contentés d’un siège.

Marquée par un scandale politico-financier d’envergure européenne après la diffusion d’une vidéo compromettant du vice chancelier Strache promettant des marchés publics à une supposée oligarque russe si celle ci rachetait un journal pour soutenir la campagne du FPÖ en 2017, la fin de campagne a vu les trois principaux partis autrichiens se détacher sensiblement les uns des autres dans les intentions de vote. Le FPÖ devra subir un contrecoup léger, qui profitera plus à l’ÖVP qu’aux sociaux démocrates.

Les sondages de sortie des urnes révèlent une progression spectaculaire du parti du chancelier Kurz  1, qui vient de procéder à l’expulsion de ses ministres d’extrême-droite. Avec environ 34,5 % des suffrages exprimés, il gagne 7,5 points par rapport à 2014. Le gouvernement fera face demain lundi à une motion de censure au Parlement, et la victoire de ce soir pourrait fournir un argument de poids pour Kurz. Les autres partis ont tous subi des pertes, relativement légères pour les sociaux démocrates (-0,59 points), plus significatives pour l’extrême droite (-2,2 points). Les Verts autrichiens, parti du président Alexander van der Bellen, ne réalisent pas la percée attendue (13,5 %, soit -1,02 points par rapport à 2014). Mais après l’affront subi en 2017, lorsque le parti n’avait même pas réussi à franchir la barre des 5 % requise pour entrer au Parlement, le score d’aujourd’hui apparaitra certainement rassurant. Les libéraux de NEOS stagnent et ne récoltent que 8 % des suffrages (-0,14 points).