Finlande : élections sur glace

Helsinki. Depuis 2014, la délégation finlandaise au Parlement européen était dominée par deux partis libéraux-conservateurs, Keskusta (KESK) et Kokoomus (KOK), qui disposaient chacun de 3 députés. Les sociaux-démocrates du SDP et les populistes nationalistes des Vrais Finlandais (Perussuomalaiset, PS) avaient obtenu chacun 2 sièges, alors que le parti de la gauche radicale (Vasemmistoliitto, VAS), les Verts (Vihreät, VIHR) et le parti libéral progressiste de la minorité suédophone Svenska folkpartiet (SFP-RKP) comptaient un siège chacun 1. Les élections de ce dimanche devraient être un succès pour les Verts, mais c’est surtout la participation qui devrait poser problème.

Par rapport aux dernières élections européennes, le vote anticipé a été davantage plébiscité ; 21 % de l’électorat s’étaient déjà rendus aux urnes avant dimanche, contre 17,4 % en 20142. Les inquiétudes se concentrent sur la participation des jeunes, significativement plus faible en Finlande chez les 18-24 ans que dans la plupart des autres États-membres3. D’après les sondages, les Verts et SDP, en cours de négociation pour la formation d’un gouvernement suite à leur succès aux dernières élections législatives, devraient obtenir de bons résultats 4. Non loin derrière se trouvent les conservateurs Kristillisdemokraatit (KD) et les Vrais Finlandais. Comme lors des élections législatives, le changement climatique et le nationalisme ont été au cœur des débats. Dans le domaine des politiques économiques et de concurrence, les principaux partis semblent d’accord pour réviser la réglementation sur la concurrence et les financements publics pour faire face à l’influence croissante de la Chine.5. Les Verts, le SDP et le VAS sont les seuls à demander un leadership européen dans le domaine des politiques climatiques. Kokoomus (KOK) souffre de l’incapacité du PPE à régler la question du Fidesz de Viktor Orbán, et risque de ne pas recueillir les voix des électeurs les plus modérés qui pourraient leur préférer les approches plus progressistes proposées par le parti de la minorité suédophone, membre de l’ALDE. Pour les jeunes générations, le changement climatique, les politiques sociales et la mobilités semblent être les sujets les plus important, suggérant que les candidats qui s’approprient le mieux ces sujets pourraient remporter les suffrages de la jeunesse 6.

Toutefois, les partis politiques ont investi dans cette élection beaucoup moins de moyens en termes de marketing et de campagnes de promotion qu’en 2014, rendant les projections sur la participation assez difficile 7. Avec la finale de la Coupe du monde de hockey Finlande-Canada prévue ce soir, le suspense est à son comble tant en politique que dans le sport. Même le président Sauli Niinistö, fan de hockey notoire et défenseur actif des pratiques sportives, disait ne pas savoir s’il allait, ce soir, suivre plutôt le palet ou les résultats électoraux.8