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Donald Trump a déjà tracé les coordonnées d’une présidence impériale  : déportations colossales, annexions territoriales, monnaie numérique frappée à son effigie, purges administratives. Aujourd’hui, alors qu’il prête serment pour devenir officiellement le 47e président des États-Unis, tout pourrait s’accélérer en quelques heures.

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Les hommes les plus riches des États-Unis ont un projet radical. Électrisés par des gains colossaux et par l’intensité des guerres culturelles, ils ont contribué à porter Donald Trump à la Maison Blanche et sont devenus aujourd’hui sa garde rapprochée.

Selon David Bell, professeur d’histoire à Princeton, derrière leur promotion du libertarianisme, de la conquête spatiale ou de «  l’antiwokisme  », ils ont un objectif fondamental  : renverser la démocratie américaine.

De Musk à Thiel en passant par Sacks, Yarvin ou Andreesen, les hommes du président pourraient vouloir franchir le Rubicon.

À partir de demain les États-Unis changeront d’une manière vertigineuse.

Alors que le Congrès tient toujours les auditions de confirmation pour son équipe gouvernementale, Donald Trump pourrait signer jusqu’à 100 décrets dès les premières heures de son deuxième mandat.

Déportations de masse, sortie de l’Accord de Paris, barrage de tarifs et refonte radicale de l’État — 10 points pour se préparer.

«  Avec Trump, le risque est de voir les États-Unis se comporter comme l’URSS le faisait lorsqu’elle négociait  : ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable.  »

Le nouveau président américain n’entrera en fonction que ce lundi mais ses déclarations ont déjà commencé la révolution qu’il entend engager. Des champs de bataille ukrainiens aux plaines glacées du Groenland en passant par les couloirs de la Commission européenne — Bruno Tertrais, co-auteur de L’Atlas des frontières (Les Arènes, réed. 2024) fait l’anatomie d’une disruption brutale.

«  Cela rend-il l’Amérique plus sûre  ? Cela rend-il l’Amérique plus forte  ? Cela rend-il l’Amérique plus prospère  ?  »

Devant le Sénat, celui que Donald Trump a choisi pour conduire sa diplomatie a décliné l’agenda d’une présidence impériale en explicitant une inflexion importante  : l’America First ne sera pas isolationniste. Elle passera par une projection coercitive des intérêts américains pour remplir la mission historique des États-Unis  : construire, depuis Washington, un nouvel ordre sur une planète cassée.

Nous le traduisons et le commentons ligne à ligne.

Dans un monde en guerre où de nouveaux empires rêvent de se partager le continent, l’Europe doit faire face à une nouvelle réalité.

De l’Ukraine à l’Indopacifique en passant par la Syrie et la Baltique, de plus en plus menacés, nous évoluons sur une ligne de crête.

Pour Ursula von der Leyen et sa nouvelle Commission, il faudra s’habituer  : l’Union pourrait devoir commencer à travailler contre Washington.