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Plus les inégalités diminuent à l’échelle globale, plus la confrontation entre nations semble s’intensifier. À partir de l’élargissement des BRICS et du cas chinois, Branko Milanovic signe la pièce de doctrine pour comprendre le paradoxe le plus profond de la guerre étendue.

Comment forcer un ordre mondial plus juste  ? Pour Tim Sahay et Kate Mackenzie, les BRICS ne cherchent pas à faire dérailler les structures existantes de la gouvernance mondiale mais à peser pour les rééquilibrer. Leur impact ne passera pas tant par leur expansion ou leur puissance que par un choc pour provoquer la coopération des pays les plus riches.

Le grand public ne prêtera pas beaucoup d’attention aux réunions de travail qui rythmeront le G20 cette semaine — mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Dans ce texte, large synthèse de plus d’une centaine de conversations confidentielles avec les principaux décideurs globaux, l’un des pères du G20 montre pourquoi la seule option véritablement réaliste pour l’ordre mondial reste celle d’un forum plurilatéral qui contrebalance la dynamique de confrontation entre le G7 et les BRICS.

Les BRICS s’élargissent  ; la doctrine chinoise s’étend. Alors que son pays fait face à une crise de son modèle économique depuis le début de l’année, Xi Jinping veut marteler un message simple  : les BRICS sont l’avenir  ; leur stratégie est chinoise. Pour comprendre les ressorts de cette rhétorique, nous commentons chaque paragraphe de son discours ligne à ligne, pour la première fois en français.

Au sein des BRICS, la position de l’Inde n’a pas toujours été aisée, écho d’une diplomatie plurilatérale qui la pousse à être proche de pays aux intérêts divergents, voire opposés. À cela s’ajoute ses relations très dégradées avec la Chine, dont les Sommets des BRICS se font souvent l’écho. Mais dans un monde marqué par la diversification des puissances, le multilatéralisme indien pourrait être un avantage. Isabelle Saint-Mézard, maîtresse de conférence en géopolitique de l’Asie à l’Institut Français de Géopolitique, répond à nos question.

Le Sommet des BRICS se tient à Johannesburg. Pour comprendre la montée en puissance d’un groupe dont l’acronyme fut inventé en 2001 par un analyste de Goldman Sachs, nous avons sélectionné 11 titres pour comprendre son naissance, son évolution et sa montée en puissance au moment où il annonce son élargissement et qu’il pourrait compter pour 50  % de la population mondiale et 40  % du PIB.

Stratégie du chaos  : quelques heures après les allocutions de Poutine au Sommet des BRICS à Johannesburg, prononcées en visioconférence car le président russe est sous la menace d’une interpellation en Afrique du Sud, deux mois jour pour jour après la tentative avortée de coup d’État, un avion du «  traître  » Prigojine s’écrasait près de Tver — le chef de Wagner était sur la liste des passagers. Quel est le sens diplomatique de la prise de parole d’un chef de gouvernement qui semble prêt à tuer les membres de son premier cercle  ? Où est la vérité quand l’affameur du Kremlin — responsable de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Est — se pose à Johannesburg en garant d’une nouvelle multipolarité au service de l’Afrique  ? Pour s’orienter dans le brouillard, c’est entre les lignes qu’il faut lire ce discours que nous traduisons et commentons pour la première fois en français.

Alors que l’État de droit semble avoir complètement disparu en Inde et que les contre-pouvoirs s’effritent, New Delhi poursuit à l’extérieur un effort «  plurilatéral  ». Paris est une étape importante de cette stratégie. Avec le spécialiste Christophe Jaffrelot, nous tentons de prendre de la hauteur pour placer cette visite en contexte.