Politique

Long format

«  Définir notre horizon bionique  : le seuil de fusion entre nature et culture à partir duquel une population devient indiscernable de sa technologie.  »

Pour Nick Land, l’accélérationnisme ne doit pas seulement permettre de détruire la démocratie — il promet un sécessionnisme bionique.

Dépasser l’humain pour qu’une petite élite supérieure puisse régner sur tous les vivants.

Nous traduisons et commentons ligne à ligne le texte clef de l’un des auteurs les plus influents et les plus obscurs de la galaxie néoréactionnaire.

De retour de Chine où il avait plaisanté avec Xi Jinping sur la possibilité de devenir immortel, Vladimir Poutine a prononcé à Vladivostok un discours fleuve.

Son annonce  : faire de l’Extrême-Orient russe — un territoire de 7 millions de kilomètres carrés au PIB équivalent à celui de la Bretagne — un nouvel espace de prospérité économique.

Dans un pays miné par l’inflation, il s’adressait surtout aux oligarques.

Ils ont un programme radical, des grandes idées de philosophie politique, des costumes sombres.

À Washington, les hommes qui se sont réunis cette semaine à la NatCon n’ont rien à voir avec les foules qui avaient envahi le capitole il y a trois ans.

Ils veulent une révolution bien plus profonde.

Pour le Grand Continent, la chercheuse Marlène Laruelle, spécialiste de l’illibéralisme, a été accréditée pour se plonger pendant trois jours au cœur du laboratoire de la nouvelle élite trumpiste.

Alors que s’ouvre aujourd’hui la NatCon à Washington, une question hante la gauche américaine  : sur quel terrain est-il encore possible de battre Trump  ?

Mais pour Cole Stangler, qui a étudié la radicalisation des nationalistes américains, l’hégémonie trumpiste peut être renversée.

AOC, Newsom, Mamdani  : une nouvelle génération de leaders démocrates est en train d’émerger — mais elle cherche encore à se structurer.

La Chine est en train de redessiner la carte de l’Asie.

Face à Trump et à l’Europe, elle appelle à «  réformer l’ONU  ».

La séquence diplomatique de cette rentrée s’est jouée à Tianjin — loin de la capitale du spectacle trumpiste. Elle était aussi bien plus codée.

Nous avons demandé à Stéphanie Balme et Philippe Le Corre de nous aider à comprendre une déclaration historique — pour la première fois traduite et commentée ligne à ligne.

Ils se l’étaient juré avant l’invasion de l’Ukraine.

Rien ne pourrait se mettre en travers de leur partenariat — ni Trump, ni les guerres, ni les asymétries économiques.

Pourtant, une crainte diffuse traverse la société russe  : devenir le vassal de Pékin.

C’est un retournement.

Pour le comprendre alors que Poutine rencontre Xi pour la cinquante cinquième fois aujourd’hui, l’ancien ambassadeur et spécialiste de la relation sino-russe Pierre Andrieu dissèque l’historique d’une amitié asymétrique.