Politique

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Silvio Berlusconi vient de s’éteindre. Son émergence et sa pratique du pouvoir ont transformé, en profondeur, le paysage politique italien. Pour Giovanni Orsina, la force de Berlusconi réside dans l’utilisation de la «  méthodologie libérale utopique  », réduisant la politique à un cadre en la vidant de sa substance idéologique. Nous relisons aujourd’hui les bonnes feuilles du livre de conversations entre David Allegranti et Giovanni Orsina, Antipolitica. Populisti, tecnocrati e altri dilettanti del potere.

Donald Trump a été le produit et non le créateur de la droite populiste américaine. Depuis l’élection de Joe Biden, certaines franges du parti républicain se sont faits les champions d’un nouvel autoritarisme anti-démocratique. Conspirationnistes, elles nourrissent un certain enthousiasme pour les dirigeants autoritaires étrangers et tentent désespérément de faire en sorte que le trumpisme survive à Trump – sans succès pour l’instant. Une perspective signée David Bell.

Rory Stewart, ancien député conservateur et ministre de Theresa May connaît en profondeur l’Afghanistan. Dans l’armée il a été gouverneur-adjoint de provinces irakiennes et a consacré plusieurs travaux au Moyen-Orient, dont un livre devenu un best seller. Ben Judah l’a rencontré pour parler de la crise et du sens géopolitique qu’elle assume pour les États-Unis et pour le reste du monde.

Une partie de la jeunesse étudiante libanaise se réunit dans des «  clubs laïcs  ». Ces jeunes souhaitent s’extirper du système confessionnel en vigueur depuis l’indépendance du pays, car il sous-tend selon eux un clientélisme qui gangrène la classe politique. La situation économique et politique est devenue critique depuis l’explosion d’août 2020, et appelle plus que jamais à une volonté politique qui propose une troisième voix face aux forces traditionnelles.

Le degré de liberté dont jouissaient autrefois les Hongkongais se réduit comme peau de chagrin depuis plusieurs années. La jeune génération qui manifeste dans les rues se divise peu à peu  : certains font le choix de rester, d’autres quittent l’île à la recherche de plus de libertés. Dans cette enquête, le journaliste Daniel Peyronel restitue les voix de ceux qui se lèvent contre un régime répressif.

Le coup de force opéré par le président tunisien Kaïs Saïed à travers ses annonces faites dimanche 25 juillet au soir constitue un pari risqué. En interrompant le processus démocratique en place depuis 2011, il prend la responsabilité de ce qui adviendra après le délai de 30 jours prévu par la Constitution, dans un pays meurtri par la crise sanitaire et économique.

Les manifestations qui ont secoué Cuba entre le 11 et le 17 juillet ont profondément changé le rapport de forces qui prévalait jusqu’ici entre le régime communiste et la population. Pour Armando Chaguaceda et Melissa Cordero Novo, il sera difficile à l’avenir de considérer l’île comme étant une société figée, subissant le joug d’un pouvoir qui a fait le choix délibéré de s’écarter de sa population, mue par un désir de liberté.

L’État néolibéral occidental semble aujourd’hui à bout de souffle, sacrifié sur l’autel de la pandémie et de la crise économique. En s’inspirant du modèle chinois et en tirant des leçons du passé, Joe Biden et certains dirigeants européens tendent aujourd’hui vers un modèle d’État plus interventionniste, marquant le début d’une nouvelle ère – dont la nature, progressiste ou régressive, reste encore à déterminer.

La mythologie westphalienne, qui a fait de l’État souverain le fondement naturel de l’ordre politique, a nui à la gouvernance mondiale. Pour éviter que les nationalistes reprennent à leur compte cette représentation fautive, il faut revenir à l’histoire pour comprendre à quel point ce paradigme est récent  ; ce détour offre des pistes pour penser au-delà et retrouver une capacité d’imagination.