Politique

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Deux ans avant d’envahir l’Ukraine, la Russie de Poutine fixait par ordonnance sa stratégie sportive jusqu’en 2030. Soumis aux courants de la politique extérieure, le Kremlin oscille entre désir de réintégrer les grandes compétitions sportives mondiales et aspiration à en créer de parallèles. À la veille de la cérémonie de clôture à Paris, sur la suggestion de Lukas Aubin qui avait signé au début des JO un 10 points sur la géopolitique du sport en partant de la Russie, nous traduisons ce document officiel, révélateur d’un rapport illusoire au sport comme outil de soft power d’un pays paria.

Cet été, la Russie ne diffuse pas les Jeux olympiques de Paris 2024 — et les 15 athlètes russes à Paris jouent sans bannière et sans hymne.
Mais en juin, la ville de Kazan a accueilli les Jeux des BRICS — l’une des alternatives pour faire exister le sport russe hors des cadres internationaux dont il aurait été «  cancel  » à la suite du scandale du dopage et de l’invasion de l’Ukraine. Dans la fabrique russe du sport «  du futur  », nous traduisons un texte clef de l’un des penseurs de ce modèle, au service du projet politique de Poutine.

Pour le Premier ministre hongrois, le monde est à un point de rupture amené par la décadence et la déchristianisation de l’Occident. Afin de naviguer habilement cette phase de déclin, Orbán appelle à reconnaître la nouvelle domination chinoise et renforcer les liens de l’Europe avec Poutine. Dans la vision spenglérienne de l’histoire exposée lors de son discours du 27 juillet à l’université d’été de Bálványos, l’Europe doit lier son futur géopolitique à la victoire de Trump.

Le contrat social nordique nous semble étrangement lointain — tout comme nous semblent désormais lointaines la pandémie et ses secousses. Pourtant, dans l’autonomie du technique par rapport au politique qui caractérise la Scandinavie, il y a un modèle de bonne gouvernance exportable. Fabrizio Tassinari a rencontré Anders Tegnell, épidémiologiste et architecte de la réponse de la Suède au Covid-19. Trois ans plus tard, il tire les leçons d’une résilience singulière.

Blocage, répétition, fuite en avant. La nouvelle équation du politique est en train d’exercer une pression dangereuse sur l’infrastructure la plus critique en Europe — la démocratie.
Pour bâtir un arc de sécurité démocratique continental, Alexandre Escudier et Nicolas Leron articulent une proposition en 7 points.

À 36 ans, Thórdís Gylfadóttir incarne une nouvelle génération de femmes politiques européennes engagées sur le soutien à l’Ukraine et l’élargissement de l’Europe à l’Est. Ministre d’une île-État qui n’est pas membre de l’Union, elle n’en entend pas moins peser — par la place de l’Islande dans le marché unique — sur le prochain cycle. Pour comprendre sa stratégie, nous l’avons rencontrée dans un entretien de fond.

«  La campagne qui vise à effacer la religion américaine de la place publique n’est que la continuation de la lutte des classes par d’autres moyens.  »

Proche de Trump et de J. D. Vance, la figure de Josh Hawley nous plonge dans une mystique particulière, à la fois conservatrice et sociale, qui incarne une nouvelle génération de l’extrême droite américaine — mieux articulée, mieux préparée, elle veut gagner les voix des électeurs pauvres avec un agenda simple  : le nationalisme chrétien. Nous traduisons son dernier grand discours et le commentons, paragraphe par paragraphe.

Peones, gouvernement balnéaire… Avant de passer l’été en terre inconnue, il est souvent utile d’avoir dans ses valises un dictionnaire de poche. Alors que la politique française plonge en eaux troubles, l’expérience politique de la République italienne regorge de concepts et d’expressions particulièrement opératoires, qui deviennent utiles pour éclairer la vie politique française.

8 intraduisibles à connaître absolument pour parler le langage de la crise politique.

Depuis le début de la présidence hongroise de l’Union, Viktor Orbán se rêve en «  faiseur de paix  ». Après avoir rencontré Xi, Poutine et Trump, il a écrit une lettre au président du Conseil européen Charles Michel — un briefing en dix points où il détaille son plan. Entre provocation et défi, le lire aide à mieux comprendre pourquoi la tournée diplomatique d’Orbán était aussi un exercice de géopolitique interne.