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Le 25 novembre 2016, Fidel Castro mourait à La Havane, plus d’un demi-siècle après la Révolution qui l’avait porté au pouvoir. Son enterrement fut l’occasion d’organiser un immense cortège funéraire, qui retraça, mais à l’envers, l’itinéraire de sa marche triomphale en 1958. Ce long voyage a été l’occasion pour Matthias Fekl de revenir sur l’expérience castriste à Cuba, de la construction charismatique du dictateur jusqu’aux expériences économiques ratées. En creux, c’est l’histoire de la Guerre froide qui se déroule, jusqu’à son point final, en 2016.

La discrète parution cet automne de l’ouvrage de Xiaohong Xiao-Planes renouvelle l’histoire sociale et populaire globale de la Chine depuis 1949. Abordant les résistances et les luttes de pouvoir qui agitent les premiers temps de la République populaire à partir d’acteurs jusque-là peu étudiés (industriels, commerçants, cadres du Parti de second plan), la sinologue signe l’un des rares ouvrages en langue française sur le sujet et apporte un éclairage remarquable sur la gouvernance contemporaine de la Chine de Xi.

«  Homme plume  », libéral sans attaches et voyageur labile, Mario Vargas Lllosa n’a jamais cessé de promener sa plume. Au moment où paraît son dernier roman, Le dedico mi silencio, Albert Bensoussan, traducteur de son œuvre depuis 1974, dessine le portrait de l’un des plus grands romanciers de notre temps.

Depuis quelques années, les romans de Patrick Modiano se font de plus en plus courts. La Danseuse ne fait pas exception. La danse, comme discipline, permet de saisir les raisons de cet effacement progressif.

En 1972, Pier Paolo Pasolini a commencé à écrire Petrolio, qui parut vingt ans plus tard, de façon posthume. Dans cet essai, Dominique Saatdjian cherche à saisir ce que la conception et la formalisation de ce texte nous dit de l’entremêlement chez Pasolini de la poétique et de la politique. En son cœur se pose une question  : comment se confronter à la vérité  ?

«  Comment se libère-t-on d’un mensonge  ?  » Meeresbrise, dernier roman de l’écrivaine autrichienne Carolina Schutti, est l’histoire enchanteresse d’un désenchantement. Une jeune narratrice s’éveille peu à peu de la fiction à la fois merveilleuse et malheureuse dans laquelle elle a grandi et fait l’épreuve de son «  entrée dans le monde  ».

«  Je suis celle qui raconte cette histoire. Elle ressemble à un gant retourné. Quelqu’un a dû l’enlever dans la précipitation, peut-être en fuite. Il gît sur la neige, à l’envers.  » Troisième volet d’un cycle de romans sur la guerre, la fuite et les déplacements forcés, Die Verwandelten (Les Métamorphosées) de l’écrivaine allemande Ulrike Draesner fait entendre des voix de femmes captivantes à travers trois générations, toutes liées les unes aux autres par les violences du 20e siècle.