B. Edmond


La réponse américaine au coronavirus a été largement critiquée, pour ne pas dire plus, et de nombreuses critiques aux États-Unis et à l’étranger ont dirigé leur mépris vers le système fédéral américain. Pour eux, le fédéralisme est un anachronisme du XVIIIe siècle qui laisse trop de pouvoir entre les mains des élites locales, tout en empêchant le navire de l’État de tourner rapidement. Cependant, l’exemple de la réponse fédérale allemande au coronavirus semble indiquer une autre vérité  : la lutte de l’Amérique contre le COVID-19 n’a rien à voir avec la structure constitutionnelle, et tout à voir avec la culture politique.

Dimanche 24 novembre, des partis démocratiques ont remporté des élections aux District Councils à Hong Kong et renversé les pro-Pékin qui y régnaient pendant des décennies. Trois jours plus tard, le président des États-Unis a signé deux lois ayant pour objectif de protéger l’autonomie du territoire. Pour Pékin, c’est un désastre symbolique qui mènera inexorablement à l’action directe.

La rétrocession de 1997 qui a amené Hong Kong au sein la République populaire de Chine n’était pas un acte de libération – c’était un échange de territoire entre un empire et un autre, sans égard pour la volonté de ses habitants. Comme le montrent les événements récents et des données relatives à l’opinion publique, une forte majorité de Hongkongais ne se sentent pas fiers de leur nouvelle identité chinoise. En réalité, la plupart ne se sentent pas du tout chinois. Les gouvernements démocratiques devraient soutenir le droit des Hongkongais à choisir leur propre destin.

Face à l’hostilité des États-Unis de Donald Trump à l’égard du libre-échange et des règles qui structurent les relations internationales, de nouveaux acteurs peuvent revitaliser et redéfinir l’ordre mondial libéral. L’accord conclu entre l’Union et le Mercosur le 28 juin dernier représente, dans cette perspective, une opportunité cruciale. Mais le temps presse.