Alice Bustin


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Ces dernières semaines, beaucoup de scientifiques se sont exprimés pour mettre en évidence le lien entre crise sanitaire et crise écologique  : non seulement la pression que nous exerçons sur les écosystèmes accélère le réchauffement climatique, mais la fragilisation de ces derniers nous expose encore davantage aux espèces sauvages et porteuses de maladies dangereuses pour l’homme.
Les «  zoonoses  » à l’origine de pandémies viennent s’additionner au risque de libération de virus, nouveaux ou endormis, avec la fonte des glaces. Un nouvel aspect de la crise écologique apparaît alors  : la menace sanitaire. La crise actuelle pose ainsi une question jusqu’alors peu mise en avant dans le débat public, celle du lien d’interdépendance entre les différents systèmes vivants. L’activiste Valérie Cabanes nous offre quelques clés de lecture dans cet entretien, et propose surtout des solutions juridiques, politiques et institutionnelles.

La politique climatique de l’Union Européenne obtient pour le moment des résultats mitigés. Au moment où l’ambition de réduction des émissions dans l’Union augmente (-40  %, voire -50  % ou -55  % en 2030), il est primordial que celle-ci mette en place un ajustement carbone aux frontières pour empêcher que ces émissions ne soient simplement transférées à l’étranger.

Scientifique de renommée internationale, ancien président du Muséum national d’histoire naturelle et ancien conseiller scientifique auprès de Ségolène Royal pendant la COP21, le biologiste Gilles Boeuf nous interpelle sur la nécessité d’agir ensemble dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il nous parle, entre autres, de la valeur de la nature et encourage les citoyens à repenser leur relation au vivant pour mieux appréhender l’effondrement de la biodiversité qui nous guette.

Le 8 août 2019, le GIEC présentait son rapport concernant l’impact du changement climatique sur les terres. Le constat dressé est clair  : les dérèglements climatiques (sécheresse, inondation, …) combinés à une mauvaise gestion des terres rendent incertaine la capacité des sols à stocker du carbone et mettent notre sécurité alimentaire en danger. Sans une réduction globale des émissions de gaz à effets de serre et un changement des pratiques dans l’agriculture et l’aménagement des territoires, les sols ne pourront plus jouer leur rôle écosystémique et presque la moitié de la population mondiale pourrait manquer de nourriture.