Résultat pour : poutine


En lançant pour la première fois sur l’Ukraine jeudi 21 novembre un missile balistique à portée intermédiaire capable de transporter une ogive nucléaire, Poutine a pleinement fait entrer la rhétorique nucléaire dans sa guerre contre l’Ukraine et l’Europe. Le lendemain, au cours d’une allocution télévisée, le président russe a haussé d’un cran supplémentaire ses menaces à destination de l’Occident. Nous le traduisons — et commentons son intervention ligne à ligne.

La guerre d’Ukraine a ouvert un nouveau contexte stratégique et établi un nouveau modèle pour les conflits d’agression que la Russie pourrait mener à l’avenir face à l’espace européen.

Alors que l’Europe se prépare à entrer dans la deuxième ère Trump, la France doit trouver les moyens d’éviter à la fois la guerre et la soumission.

Vue de Russie, la décision sur les ATACMS est-elle un tournant  ?

L’autorisation fournie par l’administration Biden à l’Ukraine de frapper le sol russe avec des missiles américains est la dernière d’une longue série de «  lignes rouges  » franchies depuis février 2022. Si cette nouvelle capacité ne provoquera pas un bombardement russe des États-Unis ou de la Pologne, elle est susceptible de conduire à des attaques russes contre l’Ukraine encore plus brutales selon l’analyste Anton Barbašin interrogé par Meduza dans cet entretien inédit.

Le Kremlin a publié aujourd’hui, mardi 19 novembre, un nouveau décret portant sur les «  fondements de la politique d’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire  » – en d’autres termes, Vladimir Poutine a révisé la doctrine russe en matière d’utilisation de son arsenal atomique.

Ce nouveau document, annoncé avant les frappes ukrainiennes de missiles ATACMS sur le sol russe, vise avant tout à dissuader les soutiens occidentaux de l’Ukraine.

Avec ses déclarations du 25 septembre, Vladimir Poutine a-t-il réellement changé la doctrine russe en matière d’utilisation de son arsenal atomique  ? Selon plusieurs diplomates et spécialistes de la dissuasion consultés par la revue, les déclarations du président russe qui avaient fait l’objet d’une vague d’inquiétude n’apportent, pour le moment, aucun élément fondamentalement nouveau.

Vladimir Poutine ne se rendra pas à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, où la Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour la 8e fois en 10 ans. Bien qu’il soit visé depuis un an et demi par un mandat d’arrêt de la CPI, le président russe continue de se déplacer – dans un monde toutefois restreint.

Cet été a été marqué par un événement d’une ampleur sans précédent depuis la fin de la Guerre froide  : 16 prisonniers, dont des détenus politiques russes et des journalistes occidentaux, ont été échangés contre huit citoyens russes — des espions et un tueur. Depuis, de nombreux étrangers restent emprisonnés, de nouveaux ont été arrêtés, et de nombreux Russes sont toujours en captivité.

Pour comprendre la persistance de ce phénomène et ce qu’il nous dit du régime de Poutine, nous lançons une série sur les prisonniers politiques en Russie.