Depuis quelques années, les autorités chinoises ont marqué une tendance de l’ouverture de la justice au droit international, domaine dans lequel la Chine était plutôt vue comme un mauvais élève. Mais il est impossible de comprendre et de mesurer ce geste d’ouverture sans le replacer dans la diplomatie active que Xi Jinping mène dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie. Plongée dans une dimension méconnue de la stratégie globale de Beijing.
À l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, Mike Pompeo a délivré un discours remarqué, évoquant la « nouvelle ère d’engagement stratégique » dans laquelle serait entrée la région. Le ton est donné pour la suite de son propos qui épingle la Chine, la Russie, mais évoque aussi les passages maritimes… sans évoquer des changements climatiques.
La décision, le 1er mai, du Comité des sanctions des Nations Unies d’ajouter Masood Azhar, le fondateur du groupe jihadiste pakistanais Jaish-i-Mohammed, à la liste des terroristes globaux, représente un succès pour la diplomatie indienne, qui s’explique par la décision de la Chine de lever son veto en faveur du Pakistan, son allié.
Le 2 mai Donald Trump a annoncé une augmentation de 10 % à 25 % des taxes sur plus de 200 milliards de biens chinois. La Maison Blanche entend ainsi affronter « la lenteur » des négociations entre les États-Unis et la Chine. Pourtant, l’interdépendance trentenaire entre les deux pays est déjà un facteur de risque pour l’économie mondiale depuis des années. La montée des tensions entre les deux géants pourrait provoquer une crise globale sans précédent mais aussi amorcer une progressive désintermédiation.
Le projet des Nouvelles Routes de la Soie s’appuie sur un puissant réseau de banques publiques, en premier lieu la China Development Bank. Il s’agit là d’un aspect trop souvent méconnu de la politique économique extérieure de la Chine. Des signaux faibles importants à prendre en considération aussi en Europe, en occasion du sommet, aujourd’hui, du 16+1 à Dubrovnik, en Croatie.
L’adhésion de l’Italie aux Nouvelles routes de la Soie reste au centre des controverses internationales, alimentées à la fois par les États-Unis et par les principaux partenaires européens de Rome. Ces derniers ont cependant déjà ouvert leurs portes à la Chine sans investir l’Union européenne dans leur choix : les doutes sur l’initiative italienne sont justes mais tardifs. Concrètement, le mémorandum d’accord signé par Conte et Xi Jinping ouvre de nombreuses perspectives, et pas seulement pour les entreprises.
Nous avons rencontré Thierry de Longuemar, vice-président de l’AIIB (Asian Infrastructure Investment Bank), la banque multilatérale lancée par la Chine en 2013. À l’heure où l’hégémonie américaine est remise en cause, cette banque venue de Chine pourra-t-elle constituer une alternative à la Banque mondiale et devenir l’instrument d’un nouvel ordre mondial aux accents chinois ?
En guerre commerciale depuis mars 2018, les États-Unis et la Chine se sont réunis vendredi 22 février 2019, suite à une semaine de négociations, afin de dissiper leurs divergences et de parvenir à un accord avant le 1er mars dans le domaine commercial. Cependant, ce n’est pas la seule sphère dans laquelle les deux puissances s’affrontent. Les deux pays continuent à se positionner stratégiquement dans les différents pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dans ce qui semble être une lutte pour l’hégémonie dans la région, et notamment, au Venezuela.