Le plan sur les infrastructures présenté par Joe Biden vise à mettre l’économie américaine sur une trajectoire plus élevée que celle d’avant la crise afin de créer davantage d’emplois, de revenus et pour contenir l’assaut chinois. Il sera financé par une hausse des impôts des sociétés afin de rendre équitables les contributions de chacun au bien-être commun. Ce financement permettra de réduire nettement l’évasion fiscale et de recentrer l’économie américaine sur elle-même. La dynamique de la globalisation change de nature. Le reste du monde et l’Europe en particulier devront se définir par rapport à ces ruptures.
La chaîne d’approvisionnement globale est rompue en raison du confinement chinois. La reprise en Chine est lente et l’épidémie n’est pas terminée. Par conséquent, la production mondiale diminuera. C’est le message du marché obligataire américain, nous dit Philippe Waechter.
Donald Trump, pendant son discours sur l’état de l’Union, a annoncé que « l’économie américaine est la meilleure qu’elle n’ait jamais été ». Cependant, au-delà des annonces, une analyse des données économiques montre que l’économie américaine n’est pas vraiment forte : le retour à une croissance durable se fait toujours attendre.
Le 18 octobre, les sanctions de l’OMC contre l’Europe vont être mises en œuvre par les États-Unis, concernant un conflit ancien entre Airbus et Boeing. Ces sanctions n’entrent pas dans la même logique que celles relatives aux tensions sino-américaines : il s’agit plutôt d’une question microéconomique, non politique.
En abaissant une nouvelle fois son taux d’intérêt de référence, la Federal Reserve, la banque centrale américaine, ou Fed, est entrée un peu plus dans une logique nouvelle. Sa politique monétaire évolue désormais indépendamment de la conjoncture américaine. La banque centrale conditionne sa stratégie aux incertitudes mondiales qui pourraient peser sur la conjoncture américaine et dévier celle-ci de sa trajectoire robuste. Les incertitudes sur les échanges mondiaux, les conséquences de la politique commerciale de la Maison Blanche et les inquiétudes sur la croissance mondiale sont autant d’éléments qui poussent la banque centrale américaine à adapter cette stratégie.